La Baule+

la baule + L’essentiel de la presqu’île guérandaise ! Mensuel gratuit d’ informations - N° 224 - Février 2023 NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : RAPPORTEZ LA BAULE+ CHEZ VOUS ! Bertrand Plouvier : les habitants de la Presqu’île sont tous propriétaires de la Brière Page 12 MAISON Certenais Énergies vous équipe en panneaux photovoltaïques français Page 6 AUTOMOBILE Dekra ouvre un centre de contrôle technique à La Baule Page 13 NOTRE RÉGION Stéphane Freiss L’acteur présente à La Baule son premier long-métrage en tant que réalisateur Pages 18 à 20 Votre radio locale diffusée en FM et DAB à Nantes, Saint-Nazaire, Pornic et La Baule L’info locale toutes les 30 minutes entre 6h et 9h Dominique Labarrière à 7h40 Yannick Urrien à 8h35 Vous aimez la programmation musicale de Kernews : vous recherchez le titre d’une chanson diffusée à l’antenne > kernews.fr L’économiste et spécialiste du nucléaire estime que les prix de l’énergie devraient descendre rapidement - Pages 8 à 10 Rémy Prud’homme Marie-Estelle Dupont La psychologue lève le tabou sur les mères maltraitantes - Pages 14 et 15

la baule+ 2 // Février 2023 La Ville de Pornichet a décidé de porter plainte après avoir constaté la présence de petites billes en plastique, appelées larmes de sirène, sur la plage des Libraires. Le maire, JeanClaude Pelleteur, exprime sa colère et son impuissance face à cette pollution insidieuse qui met à mal les efforts de préservation des plages. Il estime qu’il est urgent que les pouvoirs publics prennent des décisions pour préserver la biodiversité de cette menace. Les granulés de plastique industriels sont la matière première utilisée pour la fabrication des objets en plastique. Ils se déversent en quantités importantes à chaque étape de la chaîne de valeur : production, transformation, manutention, transport, stockage et recyclage. Selon les estimations, chaque année, 160 000 tonnes de granulés sont «perdues» par l’industrie dans l’Union européenne uniquement et 230 000 tonnes au niveau mondial. La multiplication de pollutions est plus fréquente pendant les périodes hivernales, car les vents et courants plus forts ramènent ces sphères de plastique sur le rivage. Dans le cas de Pornichet, la quantité importante constatée sur les différents rivages interroge sur les causes possibles de cette pollution. Il peut s’agir d’un accident industriel mal géré, d’un relargage d’un conteneur déjà perdu, ou encore d’un conteneur chargé de pellets de plastique qui a été perdu en mer. Obtenir une attestation, consulter son avis d’imposition sur les revenus, ou encore créer un compte sur Pôle emploi, aujourd’hui la quasi-totalité des démarches administratives s’effectue en ligne, c’est parfois un véritable parcours du combattant pour ceux qui n’ont pas grandi avec Internet… Dans une logique d’accompagnement, la Ville du Pouliguen, par le biais de son Centre communal d’action sociale (CCAS) propose aux Pouliguennais qui éprouvent des difficultés face aux démarches en ligne, le dispositif Aidants Connect. Concrètement, ce service numérique permet à un agent formé et habilité (ce qui est désormais le cas au Pouliguen) d’effectuer vos démarches administratives en ligne à votre place, tout en garantissant la protection de vos données personnelles. C’est une aide en toute confiance que la Ville a souhaité mettre à disposition auprès des personnes en éprouvant le besoin. Le dispositif intervient sur les structures administratives suivantes : Caisse d’allocations familiales, Maison départementale pour les personnes handicapées, Pôle emploi, Améli, les diverses caisses de retraite, Impots. gouv.fr (saisie simple d’une déclaration). Notons que les démarches nécessitant un accompagnement approfondi comme le calcul des revenus à déclarer n’entrent pas dans le dispositif. Contact du CCAS : 02 40 15 08 02. Présence de « larmes de sirène » : Pornichet porte plainte La ville du Pouliguen lance le dispositif Aidants Connect

la baule+ Février 2023 // 3 Guérande : repas chauds pour les précaires La ville de Guérande lance « La parenthèse salée solidaire ». Cette initiative vise à offrir des repas chauds et conviviaux aux personnes précaires, comme celles qui vivent dans la solitude. Les repas solidaires auront lieu tous les lundis de 18h à 20h à la salle de l’Envol 1, située avenue de la Brière à Guérande. Les personnes pourront cuisiner ou réchauffer leur propre repas ou bénéficier d’un plat offert par les bénévoles. Les intéressés peuvent obtenir plus d’informations auprès du CCAS de Guérande. Franck Louvrier a remis samedi 28 janvier la médaille de la ville à cinq personnalités de La Baule. Claudine Samson, elle a notamment été présidente des chorales bretonnes, créatrice de l’association Culture et foi pour animer la chapelle Sainte-Anne, conseillère municipale pendant 3 mandats, et actuellement présidente du collège inter-âge qui va fêter ses 40 ans : « Il aurait été inconcevable que La Baule-Escoublac, d’une façon ou d’une autre, ne lui marque pas sa gratitude » souligne Franck Louvrier. Gaël Archimbaud, ancien conseiller municipal, puis coordinateur de l’année de l’automobile en 2022. Franck Louvrier souligne que « grâce à Gaël, cela a été un succès: il s’est acquitté de cette mission de façon remarquable… Historien dans l’âme, ou par atavisme famiLes médaillés 2023 de la Ville de La Baule lial peut-être, il a consacré plusieurs ouvrages à notre ville. » Il était donc légitime « de le féliciter pour son engagement total et sans calcul pour notre ville ». Mireille Huet, qui a exploité pendant 14 ans l’hôtel des Alcyons: «Cette qualité de l’accueil que peuvent recevoir nos visiteurs de passage, elle y a aussi contribué d’une autre façon : en 2009, sur une suggestion de Pierre Sastre, je crois, elle a créé le syndicat des hôtels indépendants de La Baule. Il est donc légitime de récompenser les vrais professionnels qui se démènent sans compter et qui contribuent de la sorte au renom et à l’attractivité de notre commune ». Yvan Brevet, membre de l’AVF, Accueil des Villes Françaises, de La Baule-Escoublac depuis 1994, il en est le président depuis 2017. Le maire a précisé que « cette association est certainement la plus importante en taille de la commune, mais aussi de par son rôle d’accueil et d’intégration. Les animateurs et bénévoles de notre AVF, dont son président, se dépensent sans compter pour que chacun soit reçu comme il se doit dans leur nouvelle vie. » Stephan Boulo, sapeur-pompier depuis l’âge de 28 ans, il vient de prendre sa retraite, et le maire a rappelé qu’il a notamment été le responsable logistique au moment de la catastrophe de l’Érika et qu’il a à son actif de multiples interventions dans plusieurs communes (chimique, radiologique, feux, fuites gaz, raffinerie, laiterie…).

la baule+ 4 // Février 2023 Lors du Conseil municipal du 27 janvier dernier, Franck Louvrier, maire de La Baule, a fait le point sur la hausse de la population à La Baule en révélant plusieurs chiffres qui traduisent le développement de la commune. D’abord, selon l’INSEE, « sur 2019-2020, notre commune gagne 105 nouveaux résidents à l’année, soit 16 140 habitants. Ces chiffres confirment notre rang de première ville de la presqu’île. La tendance constatée pour notre commune depuis ces dernières d’années est plus nette que l’INSEE avec une augmentation continue et sensible du nombre de ses résidents à l’année, + 0,7 % par an ». On obLa Baule est devenue une ville balnéaire qui vit toute l’année serve aussi que de plus en plus de personnes veulent quitter la métropole nantaise, notamment en raison de son insécurité, «pour chercher une meilleure qualité de vie ailleurs ». Cependant, Franck Louvrier rappelle la méthode de calcul de l’INSEE : « Un quartier de la ville représentant 8 % de la population recensée précédemment est tiré au sort, puis examiné par les agents recenseurs. Ce procédé est en trompe-l’œil, car il ne tient pas compte de la dynamique globale de la commune. Ainsi, à La Baule-Escoublac, si le centre-ville stagne du fait de la pression foncière, Escoublac, Beslon et le Guézy, quartiers en forte expansion, gagnent chaque année des habitants en nombre. Il convient donc de regarder avec circonspection les chiffres communiqués par l’INSEE. Le sérieux de l’institut n’est évidemment pas mis en cause, mais sa méthode de calcul est aléatoire, voire dorénavant obsolète, au regard de l’examen d’autres données objectives. De même, le temps écoulé, assez long, entre le moment du sondage et sa publication fausse la réalité : depuis 2019, des événements extérieurs importants ont changé la donne (COVID, exode urbain, éclosion du télétravail…) ». Dans ce contexte, il était pertinent d’analyser d’autres données. Par exemple, l’administration fiscale a comptabilisé entre 2019 et 2020 des hausses importantes de la population et du nombre de foyers fiscaux : de 16 014 habitants à 16 558, soit + 644 habitants (4,02 %) et 12 243 foyers fiscaux, soit + 638 (+2,39 %). Le maire de La Baule ajoute que l’examen d’autres chiffres témoigne d’une population en nette augmentation : « Entre le 31 décembre 2021 et le 31 décembre 2023, La Baule-Escoublac, est passée de 15 013 à 16 592 inscrits sur les listes électorales, soit 1 579 électeurs de plus, + 10,5 % ! Certes, les résidents secondaires sont comptabilisés. » Enfin, le nombre d’adresses postales : « Suivant les données transmises par La Poste, au 20 décembre 2022, il y avait à La Baule-Escoublac 11 537 points de distribution (1 point = 1 adresse de maison ou immeuble), soit un peu plus de 300 par rapport au 20 décembre 2021, corroborant les données de l’État, répertoriant 11 589 adresses (delta de 52 adresses seulement) sur 638 voies ». En conclusion, « La Baule-Escoublac est devenue une ville balnéaire attractive, dont l’essor et le développement sont évidents. La ville se rapproche du cap des 18 000 habitants et nous permettre de passer d’un surclassement 40/80 000 à 80 / 150 000 habitants ». La ville du Croisic organise une rencontre avec l’écrivain Pierre Adrian auteur de « Que reviennent ceux qui sont loin ». Après de longues années d’absence, un jeune homme retourne dans la grande maison familiale : « Là, sur la route de la mer, après le portail blanc, dissimulées derrière les haies de troènes, les tilleuls et les hortensias, se trouvaient les vacances en Bretagne. Août était le mois qui ressemblait le plus à la vie. » Dans ce décor de toujours, au contact d’un petit-cousin qui lui ressemble, entre les après-midis à la plage et les fêtes sur le port, il mesure avec mélancolie le temps qui a passé. Chronique d’un été en pente douce qui commence dans la belle lumière d’août pour finir dans l’obscurité, ce roman évoque avec beaucoup de délicatesse la bascule de l’enfance à l’âge adulte. La rencontre aura lieu mercredi 15 février 2023 à 18h, à la Salle Jeanne d’Arc, 2 quai du Lenigo, 44490 Le Croisic. Elle sera animée par Michel Germain, membre de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire. Entrée libre. Rencontre avec Pierre Adrian au Croisic

la baule+ Février 2023 // 5 L’agglomération de Cap Atlantique et la société Polyned Group Derichebourg viennent de signer un nouveau marché de prestation de services relatif à la collecte en porte-àporte des déchets ménagers et emballages légers (bacs verts et bacs jaunes). Ce marché est attribué le 1er février 2023, pour une durée de 5 ans, pour 8 communes du territoire. Ce nouveau contrat de plus de 14 millions d’euros porte sur les prestations de collecte en porte-à-porte des déchets ménagers et assimilés non-valorisables, la collecte sélective en porte-à-porte des emballages légers et papiers, dit « multi-matériaux », ainsi que l’apport à la station de transfert de Guérande des déchets collectés, et ceci pour les communes de Batz-sur-Mer, Le Pouliguen, Le Croisic, Guérande, La Turballe, Piriacsur-Mer, Mesquer et Saint-Molf. Les 7 autres communes restent gérées en régie par les services de l’agglomération. Cap Atlantique rappelle que la collecte des déchets ménagers a représenté 21 850 tonnes et celle des multimatériaux près de 6 300 tonnes en 2022 : « La simplification des consignes de tri avec la généralisation d’un bac jaune unique pour les emballages et papiers est une réussite avec un bilan quantitatif et qualitatif très positif : hausse en un an de 15 % du tonnage du multimatériau (bac jaune) en 2021 et diminution de 2 % des déchets non triés en 2022 après une diminution de 4 % en 2021 ». Cap Atlantique ajoute dans un communiqué que « le nouveau contrat inclut la reprise du personnel de collecte du prestataire actuel, soit 15 agents, et ne modifiera pas le service rendu aux habitants. En ce qui concerne ce service de collecte, il mobilise au total 13 véhicules bennes sur l’année, dont 4 supplémentaires en saison estivale, qui seront tous relookés avec de nouveaux messages et visuels centrés sur la volonté de réduire la production de déchets sur le territoire ». Cap Atlantique : nouveau marché pour la collecte des déchets dans 8 communes de l’agglomération

la baule+ 6 // Février 2023 Vous souhaitez réduire votre facture électrique ? L’énergie verte produite par le panneau photovoltaïque devient une solution évidente pour la transition énergétique, mais comment obtenir les bons conseils ? Comment sélectionner un installateur de confiance et du matériel de qualité ? Nous nous sommes rapprochés de Jean-Pierre Certenais, de l’entreprise Certenais Energies, pour en savoir plus. Certenais Energies est une entreprise reconnue, à travers son responsable, Jean-Pierre Certenais, qui exerce depuis plus de 20 ans sur la Presqu’île. Conscient de l’enjeu environnemental, il a décidé de dédier une branche de son entreprise à cette solution énergétique. « À ce jour, les panneaux photovoltaïques ont fortement évolué (plus performants et moins coûteux). De plus, les aides mises en place pour la transition énergétique permettent un retour sur investissement plus rapide pour nos clients » déclare Jean-Pierre Certenais. Il ajoute : « Compte tenu de la forte augmentation de l’électricité, c’est le bon moment ! J‘ai d’ailleurs franchi le cap à titre personnel et je vois la différence. » L’entreprise a l’agrément RGE et a suivi la formation pour la certification du label Quali PV (en cours de référencement chez Qualibat) lui permettant de faire des installations adaptées tant aux particuliers qu’aux professionnels: « Nous gérons les démarches administratives et calculons le montant des aides que percevront nos clients. Nous travaillons avec un constructeur français de panneaux photovoltaïques (garanties 25 ans), disposant de sa propre Nouveau : Certenais Énergies vous équipe en panneaux photovoltaïques français filière de recyclage et qui s’inscrit dans notre démarche RSE. » Il existe plusieurs solutions pour rentabiliser son installation. À titre personnel, Jean-Pierre Certenais a opté pour une solution de stockage virtuelle pour le surplus de sa production, (1 kW/h donné, c’est 1 kW/h reçu) Vous souhaitez en savoir plus ? Certenais Energies vous invite lors de ses portes ouvertes, le samedi 18 et le dimanche 19 février prochains, à découvrir cette technologie, à travers une installation complète réalisée dans une maison individuelle au 22 route de Villeneuve à La Baule. Jean Pierre Certenais et son équipe vous expliqueront le fonctionnement d’une telle installation ainsi que le principe du stockage virtuel et comment parvenir à l’autoconsommation. Portes ouvertes samedi 18 et dimanche 19 février 2023 au 22 route de Villeneuve à La Baule (proche de la caserne des pompiers), de 10h à 17h. Certenais Énergies se trouve 2 allée des Parcs Jervar, à Trépied, sur la commune de Guérande. Tél 02 40 11 11 93.

la baule+ Février 2023 // 7 Habitat 44, en partenariat avec la Ville du Pouliguen, va réaliser un ensemble immobilier de 55 appartements en entrée de ville, plus exactement avenue Porte-Joie. La livraison est attendue dans le courant du second semestre 2025. L’agence HUCA est mandataire de l’équipe de maîtrise d’œuvre. Elle a conçu ce projet qui prévoit un ensemble de 5 collectifs d’une hauteur maximale de deux étages avec combles. Au total, 38 appartements seront créés en accession abordable, grâce au dispositif innovant du bail réel solidaire. Cette accession aidée à la propriété pour les familles représentera 70 % du programme. Les 30 % restants seront des logements locatifs sociaux conformément aux La Ville du Pouliguen vous invite à voyager dans la tradition irlandaise, samedi 11 février à 20h30 à la salle André Ravache, avec Avalon Celtic Dances. Inspiré de la comédie musicale, ce spectacle vous transportera dans le monde celtique avec ses chorégraphies réalisées par des danseurs virtuoses et des musiciens hors pair. 1h30 de spectacle grandiose durant lequel les artistes mettront à l’honneur tous les aspects de la culture irlandaise. Avalon Celtic Dances a joué dans les plus grandes salles de spectacle et, spécificité due à son caractère authentique qui en fait un spectacle apprécié des connaisseurs, dans les festivals celtiques les plus renommés tels que le Celtic Festival au Zénith de Paris, la Cité des Congrès de Nantes, le San Patrizio Festival à Milan, le Mac’s Theater de Belfast, Les Filets Bleus à Concarneau ou encore le Festival de Cornouaille à Quimper. 20h30 (ouverture des portes à 20h) / Salle André Ravache / Tarif : 20 € - Enfants : 8 €. Billetterie : à l’Office de tourisme du Pouliguen ou par téléphone au 02 40 24 34 44. Avalon Celtic Dances au Pouliguen Porte-Joie : 55 nouveaux logements à venir au Pouliguen obligations légales applicables à toutes les communes dites Loi SRU (La Baule, Le Croisic, La Turballe et Le Pouliguen). Hervé Hogommat, adjoint à l’Urbanisme, au Logement et au Patrimoine, précise : « Les logements seront conçus selon les dernières normes environnementales en vigueur, sachant que l’équipe de maîtrise d’œuvre s’attache également à la meilleure intégration urbaine, architecturale et paysagère du projet ». Le maire, Norbert Samama, indique : « C’est l’une des étapes importantes pour permettre à des jeunes ou des familles de notre commune, ou à d’autres qui ont dû s’éloigner, d’accéder à la propriété au Pouliguen ».

la baule+ 8 // Février 2023 Energie ► L’économiste et spécialiste du nucléaire estime que les prix de l’énergie devraient descendre rapidement Rémy Prud’homme : « Cette attitude antiénergie qui domine dans le monde occidental est la cause principale de l’augmentation des prix du pétrole et du gaz. » Rémy Prud’homme est l’un des pères du nucléaire français. Il a siégé dans la commission PEON, à l’origine du programme nucléaire français, à la demande du Général de Gaulle. Il a été professeur agrégé en sciences économiques et il a travaillé pour la plupart des grandes organisations internationales, notamment l’UNESCO, l’OCDE, la BERD, la Banque Asiatique de Développement, la Banque Interaméricaine de Développement et la Banque mondiale. Il était intéressant d’avoir son analyse sur la crise énergétique, or il se montre plutôt optimiste. « Les vrais responsables de la crise énergétique » de Rémy Prud’homme est publié aux Éditions L’Artilleur. La Baule+ : On peut dire que vous avez baigné toute votre vie dans les sujets liés à l’environnement et à l’énergie, donc ce sont des thèmes que vous connaissez bien… On découvre que ces ministres qui étaient si fiers de fermer les centrales nucléaires il y a quelques années ne sont même plus embarrassés aujourd’hui à l’idée de défendre le nucléaire… La situation est-elle rattrapable ? Rémy Prud’homme : Oui. J’ai eu la chance et l’honneur de siéger dans la commission PEON (Production d’électricité d’origine nucléaire) qui a préparé le programme nucléaire français. Il n’y a pas que les politiques, un grand nombre de journalistes et d’intellectuels disaient exactement la même chose. Il est exact que le fait d’avoir condamné le nucléaire a eu pour effet que très peu de gens de qualité sont allés vers le nucléaire, puisque c’était présenté comme une activité en déclin qui allait rapidement disparaître. Donc, il y a eu un manque de cerveaux dans le nucléaire. Par ailleurs, le fait de ne pas avoir construit de centrales pendant vingt ans fait qu’un certain nombre de soudeurs ont pris leur retraite et l’on manque aujourd’hui de connaissances techniques et pratiques. On est obligé d’aller chercher des soudeurs en Corée ou aux ÉtatsUnis pour faire les soudures dont on a besoin. Il n’est pas certain que la voiture électrique va continuer à avoir autant de succès que le prévoient les observateurs Vous analysez la demande intérieure depuis plusieurs semaines et vous observez une baisse globale de seulement 1 %… J’observe une constance de la demande de la consommation d’électricité. Il ne faut pas juger sur une année. Depuis vingt ans, la consommation fluctue autour de 500 TWh, il n’y a pas de tendance très nette, au cours de l’année 2022 la tendance a été plutôt basse et il y a toutes sortes de raisons. Il y a quand même des progrès dans la technologie qui font que l’on a besoin d’un peu moins d’énergie. Il y a le recul de la production industrielle qui est très important. Mais il y a aussi des demandes nouvelles, puisque l’informatique fait augmenter la demande d’électricité. Pour le moment, la tendance est assez stable. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, mais la consommation habituelle ne devrait pas beaucoup changer. D’ailleurs, dans les projections qui sont faites, on explique que l’on va se jeter à corps perdu dans les véhicules électriques... Cela va augmenter la demande de 100 TWh et l’on va se jeter encore plus dans l’hydrogène, qui va aussi faire augmenter la demande. Ces deux augmentations ne sont pas impossibles, mais c’est très loin d’être certain, car nul ne peut dire si l’hydrogène va véritablement se développer. Il n’est pas certain que la voiture électrique va continuer à avoir autant de succès que le prévoient les observateurs. Du côté de la demande, il y a probablement une grande stabilité, sauf si la voiture électrique et l’hydrogène prennent le relais. La guerre en Ukraine, la crise sanitaire ou l’OPEP, n’expliquent en rien la hausse considérable qui est intervenue au cours de l’année 2022 Que dites-vous aux patrons de petites entreprises qui ont actuellement la corde au cou avec cette question de l’énergie ? Faut-il ajuster son prix de vente en fonction du coût de l’énergie, ou est-ce provisoire ? Je pense que c’est assez largement provisoire, en particulier parce qu’une bonne partie des phénomènes, qui nous sont présentés comme des causes, ne sont pas véritablement des causes. La guerre en Ukraine, la crise sanitaire ou l’OPEP, n’expliquent en rien la hausse considérable qui est intervenue au cours de l’année 2022. Le facteur principal de cette hausse des prix - pas seulement de l’électricité, d’ailleurs, des carburants aussi - c’est que nous avons cessé d’investir au niveau mondial dans les énergies fossiles. Il y a eu, pour toutes sortes de raisons, notamment prétendument environnementales - avec cette haine du CO2 qui envahit la planète - une volonté dans les pays développés, en Europe occidentale et aux États-Unis, de réduire la production de gaz et de pétrole. Les recherches et les investissements dans l’exploration et la production ont été considérablement diminués au cours des dix dernières années et maintenant nous n’avons pas assez de pétrole et de gaz pour faire face à la demande. Si la demande stagne en France, elle ne stagne pas au niveau mondial. La demande d’énergie de la Chine et de l’Inde augmente très rapidement et c’est une bonne chose pour que ces pays sortent de la misère. La Chine est largement sortie de cette situation et c’est maintenant au tour de l’Inde. Si la demande augmente alors que l’offre diminue, il est logique que les prix augmentent. Cette attitude anti-énergie qui domine dans le monde occidental est la cause principale de l’augmentation des prix du pétrole et du gaz. Tout cela a un impact sur les prix de l’électricité. Mais il ne faut pas se presser de considérer que l’année 2022 marque un tournant absolument inévitable. En réalité, on voit déjà que les prix se mettent à descendre. Le prix mondial actuel du pétrole n’est pas terriblement élevé, on est aux alentours de 80 $ le baril, alors que l’on a connu au cours des trente dernières années des prix nettement plus élevés. Il faut ajouter que c’était des prix en dollars et que le glissement de l’euro par rapport au dollar est important, puisque l’euro a perdu 25 % de sa valeur : donc, pour nous, une stabilité des prix en dollars, c’est une hausse des prix du pétrole que nous achetons. Pour le gaz, c’est plus compliqué, parce qu’il y a plusieurs prix du gaz dans le monde, parce qu’il y a deux ou trois types de gaz. Il y a le gaz naturel qui se transporte en oléoduc et il y a le gaz naturel qu’on liquéfie et qui coûte plus cher. C’est le

la baule+ Février 2023 // 9 même, mais cela coûte de l’argent de le liquéfier. On peut le transporter, à condition d’avoir des ports qui sont capables de transformer ce gaz. Cela multiplie le prix du gaz par deux ou trois et le gaz naturel liquéfié est donc plus cher que celui qui vient par oléoduc. Il y a eu un choc en Europe, parce que l’Europe était très dépendante du gaz importé de Russie, à un prix bas, et, pour les raisons que vous savez, ce flot de gaz s’est tari. Donc, cela a contribué à faire monter les prix. Mais c’est en train de changer et, aujourd’hui, nous avons les prix du gaz qui sont ceux que nous avions avant la guerre d’Ukraine. La guerre d’Ukraine continue de plus belle, hélas, mais elle n’a pas un impact excessif sur tout cela. Il y a eu un choc, il a fallu un peu de temps pour que les pays européens se réorganisent, cherchent d’autres sources, construisent des terminaux méthaniers, pour que l’effet de ce choc soit atténué. Mais c’est déjà en train d’arriver. Le prix du gaz a beaucoup baissé. Le problème des prix qui ont atteint des niveaux extrêmement élevés en Europe, notamment en France, c’est que ces prix ne sont pas directement liés au prix auquel nous payons notre gaz. C’est d’ailleurs un problème très grave. J’ai essayé de calculer l’impact sur les coûts de la production d’électricité de ce qui s’est passé. Nous avons consommé plus de gaz, et du gaz payé à un prix beaucoup plus élevé, donc c’est une cause d’augmentation des coûts. Par ailleurs, le fait d’avoir moins de centrales nucléaires en fonctionnement fait que nous sommes devenus un importateur moyen, alors que nous étions avant un gros exportateur d’électricité. Donc, nous avons dû payer une partie de notre électricité au prix européen de l’électricité. Tout cela entraîne une augmentation des coûts. Mais, ce qui est triste, c’est que cette hausse du coût de l’électricité produite en France est bien inférieure aux prix qui ont été payés par les individus, et surtout par les entreprises. Pour les individus, la hausse a été modérée. Le gouvernement dit qu’elle a été limitée à 4 %, les chiffres que nous avons, qui viennent de l’INSEE, suggèrent que c’est nettement plus, mais nous sommes dans les 10 %. Évidemment, ce n’est pas négligeable pour les gens qui payent, mais ce n’est pas énorme. En revanche, les prix auxquels les commerces et les industries payent leur électricité sont beaucoup plus élevés. (Suite page 10) Rémy Prud’homme : « Le problème des prix qui ont atteint des niveaux extrêmement élevés en Europe, notamment en France, c’est que ces prix ne sont pas directement liés au prix auquel nous payons notre gaz. »

la baule+ 10 // Février 2023 Comment se fait-il qu’en France on paye l’électricité à un prix beaucoup plus cher qu’elle ne coûte à produire ? C’est le marché européen de l’électricité. L’électricité est vendue sur le marché européen au coût de production d’électricité en Allemagne, au moment où le prix du gaz était le plus élevé, alors que chez nous le gaz ne représente que 10 % de la production d’électricité. Ce marché allemand s’applique à nous et c’est ce qui explique pourquoi le prix de l’électricité a augmenté par deux ou trois, et parfois même dans des proportions plus considérables pour certaines factures. C’est un problème grave. Le gouvernement ne veut pas le prendre à bras-le-corps, parce qu’il a l’impression que sortir de ce marché serait un mauvais coup porté à l’Europe et, comme l’Europe est un véritable tabou, on ne peut pas faire ça. Une rente artificielle a été créée et beaucoup de gens ont gagné beaucoup d’argent parce que, si les prix de vente ont augmenté beaucoup plus que les coûts de production, cela veut dire qu’un certain nombre de producteurs ont gagné énormément d’argent sur le dos de l’industrie, ce qui n’est pas bon pour l’activité, l’emploi et le commerce extérieur de la France. Vous expliquez aussi que les énergies renouvelables ne sont pas encore rentables et qu’elles contribuent à faire augmenter le prix de l’électricité… Les énergies renouvelables ont deux défauts très graves. D’abord, elles coûtent cher, surtout si l’on prend en compte les coûts indirects. Plus il y a de renouvelable, plus il faut qu’il y ait d’infrastructures pour transporter l’électricité. Ce n’est pas très difficile à comprendre. Autrefois, quand il n’y avait pas de renouvelable, l’électricité était produite dans une centaine d’endroits en France, avec 25 sites nucléaires, quelques centrales au gaz et au charbon, et un petit nombre de barrages. Maintenant, vous avez 8 000 éoliennes et un bon millier de fermes solaires. Donc, prendre de l’électricité dans plusieurs milliers de points, plutôt que dans un millier, il n’y a pas besoin d’être un grand informaticien pour comprendre qu’il va falloir davantage de fils électriques et que cela va coûter beaucoup plus cher. Le défaut principal de l’électricité renouvelable, c’est qu’elle est intermittente. Elle ne fonctionne pas tout le temps et le cas le plus évident est le solaire. À 18 heures en hiver - c’est-à-dire au moment où l’on a le plus besoin d’électricité - la production solaire est égale à zéro et elle le restera. La technologie n’y fera rien. La quantité totale produite par l’électricité éolienne est une chose, mais la disponibilité, au moment où on en a besoin, en est une autre. Cela veut dire que l’on ne peut pas compter sur les renouvelables pour répondre à la demande à un instant T. En général, c’est toujours au moment où l’on en a le plus besoin, l’hiver, aumoment d’un anticyclone très froid… Cela ne condamne pas totalement l’électricité renouvelable, mais cela veut dire aussi que, plus on a de renouvelable, plus il faut avoir d’installations au gaz qui soient susceptibles de démarrer au moment où l’on en a besoin. Pour le moment, on ne sait pas stocker l’électricité en grande quantité. On essaye de trouver des moyens de stockage depuis deux siècles. On trouvera peut-être mais, pour le moment, on ne sait pas le faire. Donc, on ne peut consommer que l’électricité que l’onproduit au quart d’heure près. L’autre problème du renouvelable en France, c’est que nous avons un parc de nucléaire et d’hydraulique qui représente 85 % de la production, qui fonctionne quand on veut. On peut profiter de l’été pour arrêter une centrale nucléaire et la nettoyer, quand on a moins besoin d’électricité. Cela veut dire que nous avions, entre le nucléaire et l’hydraulique, de quoi satisfaire la demande d’électricité dans son intégralité. Donc, que faire de toute cette électricité renouvelable produite ? On a exporté cette électricité sur le marché européen à des prix inférieurs aux coûts de production, donc c’était une mauvaise affaire, ou bien on était obligé de baisser la production de nucléaire et d’hydraulique. C’est très mauvais parce que, si vous baissez la production de nucléaire, vous ne diminuez pas beaucoup les coûts de production. Les gens doivent être payés de la même façon si les centrales tournent ou non, les charges fixes sont les mêmes. Donc, on s’est privé d’une électricité qui ne coûtait pas grand-chose. Maintenant, en plus des centrales nucléaires qui vont refonctionner, en ajoutant les renouvelables, on va se retrouver avec un surplus d’électricité dont on ne sera pas vraiment quoi faire. Je ne suis pas très satisfait de voir que l’électricité renouvelable va déborder, sans évoquer les dommages esthétiques et environnementaux qui sont très réels. Les panneaux solaires sont importés de Chine. La quasi-totalité des turbines et des mâts des éoliennes est importée d’Allemagne et du Danemark… Je ne parle même pas du plaisir de marcher le long de la mer, à La Baule ou à Saint-Nazaire, avec cette vue sur ces dizaines d’éoliennes de 200 mètres de haut... Les éoliennes sur terre, ce n’est pas beaucoup mieux, surtout quand on les installe dans des endroits calmes et tranquilles, comme la Creuse. En Creuse, les gens avaient des paysages magnifiques et on les leur prend, ce qui ne leur procure pas un grand plaisir non plus. Propos recueillis par Yannick Urrien. Rémy Prud’homme : « L’électricité est vendue sur le marché européen au coût de production d’électricité en Allemagne, au moment où le prix du gaz était le plus élevé, alors que chez nous le gaz ne représente que 10 % de la production d’électricité. » COLLECTE, DESTRUCTION ET RECYCLAGE DE VOS ARCHIVES PROFESSIONNELS ET PARTICULIERS Tél. 06 82 94 67 89 - www.classarchiv.fr Leguignac - HERBIGNAC - classarchivdestruction@gmail.com . Gain de place dans vos locaux . Sécurité et confidentialité . Conseils en matière des délais de détention des archives . Remise d’un certificat de destruction

la baule+ 12 // Février 2023 Bertrand Plouvier, élu de La Baule-Escoublac et conseiller de Cap Atlantique délégué aux économies primaires et à la transition écologique, a été élu président de la Commission syndicale de la Grande Brière Mottière. La Commission syndicale de la Grande Brière Mottière administre les 7 000 hectares du marais indivis, propriété des habitants des 21 communes qui composent le Marais de Brière. Bertrand Plouvier revient sur l’histoire de la Grande Brière. Il estime que l’entretien des canaux est une urgence. La Baule + : Pour comprendre le statut particulier de la Grande Brière, il faut remonter aux rois de France… Bertrand Plouvier : Effectivement. La Commission syndicale de la grande Brière Mottière est l’héritière d’une lettre patente, qui date de 1461, par laquelle François II, qui était le père d’Anne de Bretagne, a donné un droit de jouissance aux habitants des 14 paLes habitants de la Presqu’île sont tous propriétaires de la Brière grâce à Louis XVI ! Bertrand Plouvier : « On a reconnu aux habitants de la Brière le fait de pouvoir extraire la tourbe, mais aussi chasser et pêcher. » roisses qui formaient la Brière à l’époque. Louis XVI reconnaîtra ce droit de jouissance et le transformera en droits indivis en 1784. Avec l’apparition des départements et des communes, les 14 paroisses deviendront 21 communes, et c’est pour cette raison que l’on retrouve notamment La Turballe, qui était une frairie de Guérande. En 1838, on prend l’appellation de Commission syndicale de la grande Brière Mottière, notamment pour l’exploitation de la tourbe et du roseau. On connaît l’exode dans les années 30, avec l’apparition des chantiers à Saint-Nazaire, puis l’aéronautique. Aujourd’hui, ce marais indivis, c’est 7 000 hectares de marais et 280 kilomètres de canaux qui sont administrés par la Commission syndicale où l’on retrouve 21 représentants des 21 communes qui représentent les 200 000 habitants de ce territoire. Donc, tous les Baulois sont aussi des propriétaires indivis de la grande Brière Mottière. Concrètement, qu’apporte ce droit de jouissance ? Cela signifie que l’on a reconnu aux habitants de la Brière le fait de pouvoir extraire la tourbe, qui permettait de se chauffer, mais aussi chasser et pêcher, sans devoir payer la moindre redevance à un seigneur ou au clergé. Cela concerne les habitants des 21 communes. Ainsi, un habitant de Guérande, La Baule, Pornichet ou Saint-Nazaire peut librement aller ramasser de la tourbe en Brière… Exactement, mais aussi couper du bois, selon un plan de coupe que nous définissons avec la Commission syndicale. La personne ne devra payer qu’une petite somme pour couper le bois. Quels sont les sujets sur lesquels vous travaillez ? Nous travaillons sur l’élevage, avec la mise en pâturage de plus de 1 000 animaux, entre mai et décembre, mais aussi la chasse, puisque 700 permis de chasse sont délivrés pour chasser en Brière. Il y a également la pêche avec 600 pêcheurs. Le tourisme est très dynamique, avec une dizaine de promeneurs en chalands, mais aussi en calèches. Nous venons de nous doter d’un responsable des finances, puisque la commission syndicale doit régler au quotidien les conflits et les usages, mais nous avons besoin d’entretenir la Brière, ce qui nécessite des moyens. Dans un premier temps, nous devons établir un état des lieux des marais, avant d’établir un plan pluriannuel de travaux, ce qui nous permettra ensuite d’aller chercher des financements. On doit entretenir les canaux qui permettent de circuler et de garder l’eau. Il faut aussi lutter contre les espèces invasives. Enfin, il faut entretenir les ouvrages qui nous permettent de nous préserver des inondations. Quelle est la différence entre votre fonction et celle d’Éric Provost, président du Parc naturel régional de Brière ? Le Parc de Brière est un Parc naturel régional. La Commission syndicale gère le marais indivis, c’est-à-dire les 7 000 hectares qui appartiennent aux habitants des 21 communes. Le Parc naturel régional a une emprise territoriale, mais il n’est pas propriétaire des terrains. Le Parc doit mener un travail énorme sur la biodiversité, la mise en valeur du territoire, la marque du Parc, la valorisation de différentes filières, notamment l’élevage et la production laitière.

la baule+ Février 2023 // 13 Automobile ► Le contrôle technique ne doit plus être ressenti comme une corvée ! Dekra ouvre un centre de contrôle technique à La Baule Le marché de l’automobile d’occasion est en très forte progression et, dans le même temps, les Français conservent plus longtemps leur voiture. Le corollaire de tout cela est aussi la nécessité d’avoir un centre de contrôle technique situé près de chez soi. Mais aller faire son contrôle technique est souvent perçu comme une corvée obligatoire ! Vanessa Rouxel vient d’ouvrir un centre Dekra à La Baule, dans la zone artisanale de Beslon, en se mettant à la place des automobilistes, par exemple afin d’éviter de les faire patienter dans le froid … « J’ai choisi l’un des réseaux leaders dans le monde, Dekra, qui est connu pour son sérieux et dont la réputation n’est plus à faire. C’est aussi grâce à l’équipe de Dekra Guérande que j’ai eu envie de rejoindre cette enseigne » explique Vannessa Rouxel. Faire preuve de pédagogie sur les points de contrôle Institué au milieu des années 80 en France, le contrôle technique, qui concernait à l’époque seulement les véhicules d’occasion au moment de la vente, a été élargi en 1992 à tous les véhicules légers de plus de 4 ans, puis renforcé en 2002 avec les normes anti pollution, et étendu en 2014 aux véhicules électriques et hybrides. Ainsi, plus de 133 points de contrôle sont vérifiés « avec différents niveaux de défaillances, des mineures - axées sur la prévention et la sensibilisation de l’automobiliste – mais aussi d’autres points présentant un risque de casse ou d’usure importante, jusqu’à des points majeurs et critiques ». Par ailleurs, « le contrôle des émissions polluantes nous donne un rôle dans la préservation de l’environnement et de la santé publique ». Vanessa a voulu créer un lieu qui soit pratique d’accès et accueillant : « Nous sommes près du centre de La Baule, à deux pas de la gare. Nous avons une salle d’attente agréable, avec le Wifi, et l’automobiliste peut patienter dans de bonnes conditions avec un café. Je ne voulais pas faire attendre les gens dans le froid ! » Dekra La Baule va même s’équiper d’une Citroën Ami qui sera prêtée aux clients pendant une heure, le temps du contrôle : « C’est pratique si la personne veut, par exemple, aller faire des courses zone des Salines.» Jean-Charles est en charge des contrôles : « Les automobilistes n’attendent pas simplement qu’on leur remette un papier administratif, mais ils souhaitent avoir des explications et que l’on fasse preuve de pédagogie sur les points de contrôle ». Centre d’examen pour le code de la route et le code bateau Dekra dispose également de l’agrément de centre d’examen agréé de passage de l’épreuve théorique du permis de conduire. Dans ce cadre, le centre Dekra La Baule est également centre d’examen pour le code de la route et le code bateau. Dekra, zone artisanale de Beslon, 82, avenue des Noëlles, 44500, La Baule. Tél. 02 40 42 57 41. Site : www.dekra-norisko.fr.

la baule+ 14 // Février 2023 Société ► La psychologue lève le tabou sur les mères maltraitantes Marie-Estelle Dupont : « Quand on s’aime et que l’on est bien avec soi, globalement on enquiquine moins les autres. » Marie-Estelle Dupont, psychologue clinicienne, spécialisée en psychopathologie, neuropsychologie psychosomatique, et formée en psychologie transgénérationnelle, accompagne des patients de la naissance à l’âge adulte. Ses prises de position sur les dommages infligés aux enfants pendant la pandémie, comme la déshumanisation inhérente à l’obligation du port du masque à l’école, ont été particulièrement médiatisées. Son dernier livre est un témoignage intimiste et bouleversant qui nous parle de son enfance, de son adolescence et de ses années de jeune femme aux prises avec une mère maltraitante au-delà de tout entendement : « une anti-mère, qui donne la vie pour la dévorer et la saccager, telle la sorcière d’Hansel et Gretel qui gave les enfants pour se nourrir ». Marie-Estelle Dupont nous amène à réfléchir sur son difficile parcours et sur sa parole pour se libérer de la culpabilité et pour retrouver l’estime de soi indispensable à tout épanouissement. « L’anti-mère » de Marie-Estelle Dupont est publié aux Éditions Albin Michel. La Baule + : Vous racontez comment vous avez survécu à une mère maltraitante. Or, depuis la sortie de votre livre, on entend beaucoup de témoignages de gens qui ont subi la même situation. On est d’abord surpris car ce sujet sensible n’est jamais abordé dans les médias… Marie-Estelle Dupont : C’est un impensé de la société. C’est ce qui m’a également incitée à tenir ce projet, sans l’abandonner, parce que vous vous doutez bien que c’était une démarche difficile. Moi aussi, j’ai été étonnée par ce succès. Mais j’ai compris que nous étions en train de lever un tabou et de libérer la parole sur ce sujet fondamental et universel qu’est la violence intrafamiliale et comment la jalousie, de manière muette et sournoise, creuse des sillons qui viennent briser des liens et la relation affective entre frères et sœurs, en isolant l’individu et en donnant de lui une image tout à fait fausse. C’est un impensé de la société, parce que l’on oscille entre plusieurs sentiments et une vision très manichéenne de la famille. On a la vision d’une maternité très sentimentaliste, où tout n’est que bonheur et joie, ou de quelque chose qui est vécu, par un contresens total, comme le cercueil de la féminité, la fin du couple et l’absence de liberté, ce qui est pour moi une vision extrêmement dégradée et adolescente de lamaternité. La liberté d’êtremère, ce n’est pas celle de ne pas avoir de contraintes et de se lever tard le matin… On n’avait pas grandchose dans la littérature depuis Folcoche et, pouvoir évoquer l’idée qu’une génitrice puisse ne pas accéder à l’amour et ne pas aimer son enfant, c’est contraire à l’entendement. C’est contraire à la nature, puisque dans le règne animal nous faisons partie des mammifères et, pour les mammifères, la survie de l’espèce dépend du lien d’attachement entre la mère et le petit. Quand on tombe sur des mères monstrueuses qui n’aiment pas leur enfant, on se dit que c’est contre nature et que ce n’est pas possible. On découvre aussi que cela affecte tous les milieux sociaux… Il y a ce biais d’avoir un déterminisme sociologique ou psychiatrique à toute tragédie humaine, mais je crois que le mal existe et qu’il n’y a pas toujours l’excuse de la pauvreté ou de la précarité intellectuelle. Au contraire, le fait d’être dans un milieu aisé intellectuellement, avec des livres, de l’instruction et des parents diplômés - mon père travaillait beaucoup et son salaire suffisait largement à nourrir une femme et de nombreux enfants - cela peut aussi enfermer dans le piège des apparences où, au nom du qu’en-dira-t-on, parce qu’il faut être une famille bien sous tous rapports, on va d’autant plus verrouiller la parole et enfermer l’enfant dans l’image. On explique que l’enfant a tout : il fait de la danse, du piano, il va dans des bonnes écoles, donc il n’y a pas de problèmes… On réduit l’être humain a des besoins strictement matériels et organiques, or nous sommes des mammifères et nos besoins vitaux sont aussi affectifs. Là-dessus, il y a une grande égalité sociale dans la haine, comme il y a une grande égalité sociale dans l’absence d’introspection. On entend souvent dans les procès qu’un père s’est comporté de telle manière, parce qu’il a vécu la même chose auprès de ses parents et qu’il l’a donc reproduit. Est-il possible de retrouver cela entre générations ? Le mimétisme est l’une des manifestations de l’attachement d’un enfant à ses parents. Donc, notre premier modèle laisse une empreinte très importante et, si l’enfant n’a pas une force de caractère ou d’autres figures sociales, par des enseignants, des grands-parents ou des tantes, il lui est difficile de penser qu’autre chose peut être bon. La psychothérapie, le fait de rencontrer des adultes bienveillants, le fait d’être capable de désidéaliser ses parents, sont des choses importantes. Il faut ouvrir l’héritage psychologique de la famille en triant le bon grain et l’ivraie. Donc, cette notion d’introspection fait la différence. Qu’est-ce qu’on m’a fait ? Qu’est-ce que cela m’a fait ? Que vais-je faire pour mes enfants ? La bonne nouvelle, c’est que l’on peut donner quelque chose que l’on n’a pas reçu, j’en suis persuadée, par mon métier et mon parcours. Il faut donner à son enfant les outils pour être bien dans sa peau et faire son chemin N’avons-nous pas en chacun de nous un côté Docteur Frankenstein, c’està-dire que l’on est déçu si la créature que l’on a conçue ne ressemble pas à son plan initial ? Oui, parce que l’on est déçu à la hauteur de ses attentes. Le bébé fantasmé, l’enfant rêvé quand la femme est enceinte, c’est un fantasme qui doit être conscientisé et élaboré parce que, sinon, l’enfant va être bombardé de projections parentales. Nous sommes tous des êtres de projection, on imagine quelque

la baule+ Février 2023 // 15 chose de l’autre, on se raconte une histoire avec l’autre, on imagine quelque chose dunouveauboulot que l’onprend, on est toujours dans la projection… Mais il faut diminuer les attentes, il ne faut pas attendre que cet enfant soit son complément narcissique. Il faut donner à son enfant les outils pour être bien dans sa peau et faire son chemin, mais pas que ce chemin soit la compensation de celui que l’on a raté. Quant on reste coincé dans une projection, on passe à côté de son gosse, on explique que l’aîné de la famille doit faire Polytechnique et que le second doit faire médecine, donc c’est une erreur et l’enfant va se taper des années de thérapie et burn-out sur burn-out. Quand on peut prendre un peu de recul par rapport à tout cela, on est en capacité de faire un travail qui nous permet d’être suffisamment bien avec soi pour que l’on n’ait pas besoin que ce soit notre enfant qui nous répare. Donc, si je suis OK avec moi, avec mes frustrations ou mes choix, je vais laisser plus de champ à mon enfant et je vais avoir davantage envie de l’aider à réaliser son potentiel d’artiste ou de mathématicien, peu importe, et je vais moins avoir besoin qu’il vienne me rassurer sur ce que je suis. Ce qui peut faire le lit de beaucoup de toxicité dans le lien parent enfant, c’est aussi le fait que le parent ne s’aime pas. Quand on s’aime et que l’on est bien avec soi, globalement on enquiquine moins les autres. C’est vrai dans le couple, comme dans la relation parent enfant. Existe-t-il des statistiques sur cette forme de violence qui n’a rien à voir avec la violence physique évoquée dans les faits divers ? C’est une violence chronique, qui se décline sous une forme verbale par les humiliations, sous la forme de nonlieu. C’est ce que l’on ne me donne pas qui me traumatise, c’est-à-dire l’isolement chronique de l’enfant, qui est coupé d’une partie de sa famille et qui ne peut pas créer des liens de confiance et d’attachement. Parfois, ce sont aussi des violences physiques. Effectivement, ce n’est pas ce que l’on voit dans les faits divers, toutefois le cerveau de l’enfant n’est pas modelé par la gravité de quelque chose, mais par la répétition. C’est quelque chose qui s’installe dans la durée et qui va vraiment créer des sécrétions hormonales très spécifiques dans le cerveau de l’enfant, avec beaucoup d’hypervigilance et une sorte d’anticipation anxieuse permanente du danger. Quand on voit des patients adultes arriver avec des troubles anxieux généralisés, évidemment que le climat de son enfance fait partie des hypothèses que l’on pose, c’est-à-dire la capacité de se construire une sécurité intérieure et de se détendre. Dans les chiffres que nous avons, 40 % des troubles psychiatriques seraient directement liés à des maltraitances dans l’enfance, comme des climats incestueux, des coups, des abandons répétés ou des humiliations. L’humiliation est l’une des maltraitances les plus prédisposantes à la violence chez l’adulte. Je dis toujours que l’humiliation est la pire méthode éducative, parce que vous fabriquez de la colère et cela va forcément ressortir sous forme de violence vis-à-vis d’autrui, ou sous forme de violence retournée contre soi avec des tentatives de suicide. Dans la description de votre maman, il y a un aspect presque méditerranéen ou moyen-oriental avec cette bascule permanente entre « Je t’aime » et « Je te déteste »… Dans la perversion narcissique, il y a l’humiliation, la culpabilisation, le chantage, l’isolement, mais il y a aussi quelque chose d’extrêmement important, j’avais fait un parallèle avec la crise sanitaire, en évoquant la famille maltraitante, à travers l’injonction paradoxale. C’est-à-dire que l’on met l’enfant dans une mission impossible. L’injonction paradoxale, c’est : « Tu ne dois pas rater ta vie, parce que tu me ferais honte, mais tu ne dois pas réussir ta vie, parce que tu me ferais de l’ombre…» Donc, j’étais tour à tour la seule personne qui pouvait comprendre ma mère mais, après, j’étais une garce ou une salope parce que j’avais laissé un cheveu surma taie d’oreiller. Cette oscillation entre la glorification idéalisée du Messie, puis Satan cinq minutes après, cela ne veut pas dire que ma mère était bipolaire, cela veut dire qu’elle était incapable de voir son enfant comme une personne. Ce n’était que du superlatif. Je n’étais pas humaine dans le superlatif, comme dans le négatif, mais à aucun moment je n’étais simplement une petite fille. J’étais monstre ou dieu, mais jamais un enfant. Vous faites ce parallèle avec la crise sanitaire et le sabotage de deux ans de nos vies… Je veux bien que l’on me prenne deux ans de ma vie, entre 40 et 42 ans, mais je ne veux pas qu’on les bouffe à ceux qui sont en train de construire leur identité, car si vous n’avez pas de contacts sociaux, ce n’est pas récupérable. Je vois aujourd’hui, comme dégâts psychiques, des choses bien pires qu’il y a deux ans. Ces jeunes ne se sont pas remis. On leur a volé des moments de construction identitaire, donc ils n’ont pas pu se construire. On ne peut pas mettre sur pause avec un être humain, nous ne sommes pas encore des algorithmes, n’en déplaise à certains transhumanistes. C’est quelque chose dont la société civile doit absolument prendre conscience, parce que l’on a vraiment volé leur construction et c’est vraiment très grave. La société civile ne réfléchit plus sur le temps long… On est dans l’instantanéité. C’est dramatique, parce que cela fait des syndromes dépressifs. Donc des patients… N’étant pas perverse, j’aimerais avoir des patients qui viennent pour travailler sur eux et pas des petites filles de sept ans qui viennent parce qu’elles ont vomi dans leur masque et que la maîtresse leur a interdit d’enlever le masque ! Propos recueillis par Yannick Urrien.

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