La Baule+

la baule+ Février 2023 // 21 aliens). Bien évidemment, il n’y a aucune preuve scientifique, comme pour tous les thèmes liés à la spiritualité, aux religions, ou au monde de l’invisible. Le sujet avec Egon Kragel était intéressant en raison des annonces multiples de l’U.S. Air Force, du Pentagone et de la NASA. Entre temps, cette affaire a évolué puisque la commission a rendu son rapport en indiquant que la plupart des observations présentent des caractéristiques banales, avec des drones, des ballons, des oiseaux ou des objets emportés par le vent. Les militaires et les scientifiques américains ont souligné que sur les quelques cas qui interpellent, on manque de données sérieuses et qu’il est peu probable qu’il s’agisse d’aéronefs extraterrestres. Ce document a été publié après la parution du numéro de La Baule + de janvier, mais cela n’enlève rien au fait qu’il y aura toujours ces mêmes interrogations: quelle est la probabilité que nous soyons seuls ? Contribuer à cette réflexion s’inscrit dans les missions d’un « journal sérieux » comme vous l’écrivez. Vaincre ou mourir Résidente secondaire à La Baule, je me trouve à Paris cette dernière semaine de janvier et je déplore cette sorte de censure du film « Vaincre ou mourir », avec très peu de salles et de séances. Très peu d’articles, sauf celui truffé d’erreurs, dans Libération. Mes voisins à La Baule ont dû prendre un taxi pour aller le voir à Guérande car il n’était pas programmé au Gulf Stream. Mais j’ai pu y aller. Quel bonheur de voir la vérité historique ainsi restituée ! J’espère que le bouche-àoreille fonctionnera et que cette production courageuse sera suivie de nombreuses œuvres en ce sens pour combattre la désinformation. Caroline (Courriel) Pas de gwenn ha du à Saint-Nazaire. Entre Brière et fleuve Liger, est un territoire peuplé d’irréductibles Français, réfractaires à l’envahissement de ce que d’aucuns nomment la culture bretonne. Entouré de ses amis, l’édile, juché sur son pavois, a proclamé son opposition à la présence d’un gwen-ha-du sur les parvis de la mairie et ce, contre vents bruns, marées vertes, et au grand dam des bretonnantistes militants ou philistins béats, tenants d’un travail mémoriel. Le gwenn ha du, créé en 1923 par Morvan Marchal qui le décrivait ainsi : « Au coin gauche du drapeau un quartier d’hermines innombrables, neuf bandes égales, alternativement noires et blanches, couleurs traditionnelles, lesquelles bandes représentent, les blanches les pays bretonnants : Léon, Trégor, Cornouaille, Vannetais ; les noires les pays gallos : Rennais, Nantais, Dolois, Malouin, Penthièvre. » En 1970 : « Le drapeau qui flotte […] sur les mâts et les édifices […] est le drapeau des autonomistes de Breiz Atao. » En 1975, « Ce drapeau […] a été présenté comme un tour de passepasse à un public ignorant tout de la Bretagne comme le drapeau breton traditionnel. » Bien que son auteur ait déclaré : « Ce drapeau, […] n’a jamais voulu être un drapeau politique, mais un emblème moderne de la Bretagne. », cette allégorie du retour aux frontières du Duché de Bretagne devint la bannière des activistes combattant la République française. Quelques exégètes vexillologistes y décrypteraient : l’alliance du blanc des royalistes et du noir des soutanes, une collusion du sabre et du goupillon et une intelligence d’une certaine élite bretonnante contemporaine avec une frange intégriste de l’église catholique. Morvan Marchal fonda le Groupe Régionaliste breton et édita, en 1919, le premier numéro de Breiz Atao, un parti de stricte obédience maurassienne. Deux svastikas sénestrogyres ornaient la manchette du N° 24. Bientôt, les branches des svastikas s’arrondirent pour devenir quadriscèles puis triscèles plus anodins. En 1933, à compter du N° 167, la rubrique « Strollad Broadel Breiz » retrouva ce quadriscèle. En 1942, il créa Nemeton, « revue druidique pro nazie » « d’esprit proche du néo-paganisme polythéiste celtique » et «d’éthique celto-nordique ». Il « avait une position anti-chrétienne et voulait un retour de la paganité. ». Il fut « un agent de la gestapo sous le numéro SR 779, excellent informateur, en relation étroite avec les chefs du mouvement breton.» Par quel charme ce gwenn ha du recèle-t-il autant de signifiants ? Anodin, folklorique, mercantile, culturel, identitaire, discriminant, ostracisant, empreint d’exécration pour la France… que ce célèbre apophtegme résumerait : Être contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre l’État français. Olier Mordrel synthétiserait l’origine de ce charme : « un tour de passe-passe à un public ignorant tout de la Bretagne… ». En binôme avec le drapeau européen, il affirme ce caractère maurassien exprimé dans Breiz Atao N° 337 : création d’un État breton participant directement avec l’Europe sans aucun intermédiaire français. Paradant sur de nombreux bâtiments publics, on le pourrait croire emblème de la région Bretagne. Quid du comportement sibyllin d’autonomistes durant l’occupation nazie : Morvan Marchal, créateur du « gwenn ha du », François Jaffrenau, auteur des paroles de l’hymne breton, Roparz Hemon, créateur du « breton surunifié » … Tous furent condamnés à la Libération. Un travail mémoriel sans gomme ou crible partisan permettrait de n’être plus considéré comme faisant partie de ce public ignorant et s’extirper de cette doxa britophilâtre. Quid des choix du gwenn ha du sur les plaques d’immatriculation et de l’adoption du Bro gozh comme hymne officiel, 95 % des habitants de Bretagne ne parlent pas breton. La vitalité des associations de la diaspora bretonne montre qu’il n’est besoin d’être rattaché politiquement ou géographiquement à la région Bretagne pour faire vivre la culture bretonne. Quiconque, avec ignorance feinte, ostentation ingénue ou morgue assumée, arbore ce gwenn ha du ne peut taire qu’il fut éclaboussé du sang de Français exécutés au nom d’idéaux exhortés par Breiz Atao et symbolisés par le gwenn ha du ! Un Français ou pas, blanc ou pas, né en Bretagne ou pas, y habitant ou pas, peut se « sentir breton », aimer la Bretagne, apprécier sa culture, son folklore, mais ne pas se reconnaître dans le gwenn ha du. Ce concept disruptif put motiver la décision de l’édile. Dommage ou… courage ? Stanislas F. (courriel) Merci, Stanislas, pour votre analyse qui va certainement être suivie de nombreuses réactions. Vous nous avez transmis les sources de toutes vos citations que nous ne pouvons publier par manque de place (elles seront communiquées aux lecteurs). Vous ouvrez ce débat qui suscite des interrogations auxquelles nous n’avons pas de réponses. L’appropriation par les Bretons de cette œuvre a-t-elle naturellement annihilé son sens historique ? Le sens d’un étendard est-il celui des valeurs imposées par ses créateurs ou, quelques décennies plus tard, par ceux qui portent cet emblème ? L’ignorance de ceux qui arborent cet emblème n’est-elle pas déjà une défaite pour ses créateurs ? À l’inverse, un emblème peut-il servir de cheval de Troie idéologique ? Que répondrait-on à des Vendéens qui analyseraient l’histoire du drapeau Français, comme vous le faites avec le gwenn ha du, en se focalisant sur l’époque la plus sombre de la Révolution ? Si le gwenn ha du n’est de fait plus un symbole politique ou idéologique, mais finalement une sorte de « logo » de la Bretagne adopté par tous, la page est-elle tournée? Toutes ces questions, parfois contradictoires, n’impliquent aucunement des prises de position, mais ont pour objectif d’alimenter le débat complexe que vous lancez. Ecrivez-nous : La Baule+, 1 Parc de Mesemena, 44500 La Baule Courriel: redaction@ labauleplus.com

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