La Baule+

la baule+ Février 2023 // 9 même, mais cela coûte de l’argent de le liquéfier. On peut le transporter, à condition d’avoir des ports qui sont capables de transformer ce gaz. Cela multiplie le prix du gaz par deux ou trois et le gaz naturel liquéfié est donc plus cher que celui qui vient par oléoduc. Il y a eu un choc en Europe, parce que l’Europe était très dépendante du gaz importé de Russie, à un prix bas, et, pour les raisons que vous savez, ce flot de gaz s’est tari. Donc, cela a contribué à faire monter les prix. Mais c’est en train de changer et, aujourd’hui, nous avons les prix du gaz qui sont ceux que nous avions avant la guerre d’Ukraine. La guerre d’Ukraine continue de plus belle, hélas, mais elle n’a pas un impact excessif sur tout cela. Il y a eu un choc, il a fallu un peu de temps pour que les pays européens se réorganisent, cherchent d’autres sources, construisent des terminaux méthaniers, pour que l’effet de ce choc soit atténué. Mais c’est déjà en train d’arriver. Le prix du gaz a beaucoup baissé. Le problème des prix qui ont atteint des niveaux extrêmement élevés en Europe, notamment en France, c’est que ces prix ne sont pas directement liés au prix auquel nous payons notre gaz. C’est d’ailleurs un problème très grave. J’ai essayé de calculer l’impact sur les coûts de la production d’électricité de ce qui s’est passé. Nous avons consommé plus de gaz, et du gaz payé à un prix beaucoup plus élevé, donc c’est une cause d’augmentation des coûts. Par ailleurs, le fait d’avoir moins de centrales nucléaires en fonctionnement fait que nous sommes devenus un importateur moyen, alors que nous étions avant un gros exportateur d’électricité. Donc, nous avons dû payer une partie de notre électricité au prix européen de l’électricité. Tout cela entraîne une augmentation des coûts. Mais, ce qui est triste, c’est que cette hausse du coût de l’électricité produite en France est bien inférieure aux prix qui ont été payés par les individus, et surtout par les entreprises. Pour les individus, la hausse a été modérée. Le gouvernement dit qu’elle a été limitée à 4 %, les chiffres que nous avons, qui viennent de l’INSEE, suggèrent que c’est nettement plus, mais nous sommes dans les 10 %. Évidemment, ce n’est pas négligeable pour les gens qui payent, mais ce n’est pas énorme. En revanche, les prix auxquels les commerces et les industries payent leur électricité sont beaucoup plus élevés. (Suite page 10) Rémy Prud’homme : « Le problème des prix qui ont atteint des niveaux extrêmement élevés en Europe, notamment en France, c’est que ces prix ne sont pas directement liés au prix auquel nous payons notre gaz. »

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