La Baule+

la baule+ Juin 2023 // 25 pas faire de la musique tant que l’on ne connaît pas exactement le timing et la durée des prises. C’est vraiment tout un travail. Il y a aussi les effets spéciaux. Dans certains films, il y a une quantité énorme d’effets spéciaux, comme dans le film sur Simone Veil - c’est un très beau film que la profession a totalement snobé, c’est une honte - où il y a énormément d’effets spéciaux : par exemple, on voit des files de gens sur un kilomètre, alors que l’on n’a pas les moyens de mettre un kilomètre de figurants. Donc, il faut faire des images avec l’intelligence artificielle. Avant, il fallait reconstruire tous les décors, alors que maintenant, avec un coup de palette graphique, on peut fabriquer des châteaux, des ruines après la guerre... C’est vraiment dingue. Lorsque l’on regarde un film comme « Les Dix Commandements », on imagine les décors incroyables qu’il a fallu mettre en place... Il y avait déjà quelques trucages, cela coûtait des fortunes, en plus, cela faisait un peu faux. Dans les vieux films d’Hitchcock, quand quelqu’un était en voiture, le paysage était projeté par un film et cela se voyait. Maintenant, on met la voiture dans un studio, on incruste des images et cela fonctionne très bien. Savez-vous que la maison dans laquelle vous avez tourné votre nouveau film en Brière a déjà servi pour le tournage d’un film avec Michel Galabru ? Oui, mais je ne me souviens plus de ce film… C’était « Les eaux dormantes » avec Jacques Perrin et Michel Galabru… C’est malheureusement un film qui est tombé dans les oubliettes. Je connais très bien le cinéma français, mais je n’ai jamais entendu parler de ce film. J’attends avec beaucoup d’impatience la réaction du public à La Baule Alors, parlez-nous de votre nouveau film… C’est un film très émouvant et drôle. C’est l’histoire d’un père et de son gendre qui, après un événement tragique, se retrouvent avec un bébé et ils apprennent à revivre et à retrouver leur force vitale. C’est un film important pour Kev Adams, qui aborde son premier grand rôle dramatique, et j’étais très heureux d’être à ses côtés. C’est aussi pour moi un grand plaisir de retrouver Christophe Barratier avec qui j’ai déjà fait trois films, dont « Les Choristes ». La musique va également être très importante. Kev interprète le rôle d’un magicien, il y a aussi quelques tours. J’attends avec beaucoup d’impatience la réaction du public à La Baule, puisque ce sera la première fois que nous présenterons le film. Ce qui est terrible dans le cinéma, c’est que l’on fabrique les choses à l’aveugle, on fait des prototypes… Un cuisinier peut goûter sa cuisine, mais on ne peut pas le faire au cinéma et il est toujours compliqué de savoir si ce que l’on a fait est juste et va toucher les gens. J’aime beaucoup ce mélange d’émotions et de rires. Je me suis souvent aperçu que le rire allège le drame et que le drame donne du poids au rire… Mais je ne sais pas encore de quel côté va pencher la balance. (Suite page 26)

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