la baule+ Avril 2022 // 39 rait rire de voir dans quelle situation de peur nous sommes arrivés ! Nous sommes dans une société très pessimiste, très négative et très faible N’est-ce pas aussi l’absence de spiritualité qui est la cause de tout cela ? L’une des étymologies possibles de religion, c’est relier les hommes entre eux. Or, dans une société qui valorise l’atome, très matérialiste, on essaye de nous séparer les uns des autres, non pas en nous apprenant à nous glorifier, mais à nous victimiser. Nous sommes vraiment dans une société très pessimiste, très négative et très faible, pour ne pas dire en voie de disparition sur le bord, c’està-dire au début de la fin. On sait que les personnes qui font du bien, à travers un cadeau, une aide ou un don, se font du bien aussi. À l’inverse, vous confirmez que les personnes qui font du mal se font également du mal… Celui qui fait du mal aux autres finit par se faire mal. Je prends l’exemple d’Hitler et de Kadhafi, qui finissent très mal aussi… Il y a toujours un effet boomerang. Est-ce que le bonheur produit du bien ? Encore fautil avoir un concept précis du bien. Je précise que le bonheur n’est pas un but. Si l’on cherche le bonheur comme un but, on a peu de chances de le trouver. Le bonheur est un effet de la sagesse, c’est-à-dire de l’équilibre de l’âme, c’est-à-dire le fait de ne pas être soumis à nos passions, ce qui nous rend passifs, alors que, par définition, si l’on veut être heureux, il faut être actif. La meilleure activité, c’est d’être capable d’accueillir ce qui nous arrive, alors que l’on voudrait, sur le modèle de la société américaine, tout créer, comme créer un Nouveau Monde ou une nouvelle humanité, comme on essaie de le faire avec le bricolage médical. La douleur morale ne provient pas de notre corps, mais de notre âme et vous estimez que c’est l’effet de notre imagination, qui considère qu’un événement n’aurait pas dû arriver et engendre la douleur morale. Pourtant, il y a des répercussions physiques : ainsi, si vous avez été trahi par quelqu’un, vous subissez cette épreuve, mais la douleur de l’âme a des répercussions physiques… Ce rapport de la cause à l’effet est réducteur, on peut aussi maîtriser totalement le fait d’avoir été trahi. Je prends un exemple qui se passe à Varsovie, pendant l’Occupation allemande. On fait sortir une famille du ghetto juif et les Allemands fusillent, devant les yeux du père, la femme et les enfants. Cet homme est enfermé à nouveau dans le camp de concentration. Il pourrait continuer de se ronger les ongles et rester dans son intériorité, mais il choisit d’aider les autres. Il traverse ces quatre années de détention, sans pathologie particulière, en ressortant en bonne santé après avoir été au service des autres pendant quatre ans. La force est là. Il ne faut pas se contenter d’un rapport de cause à effet après un phénomène extérieur qui, intérieurement, nous noue l’estomac ou nous déprime. On n’est méchant que quand on est passif On est toujours dans l’illusion que c’est l’argent qui va nous procurer le bonheur. Le gain est un moment de l’heur, mais on s’aperçoit que l’heur est aussi un leurre… Quand on s’en remet à la chance, on s’abandonne à nos passions, donc à notre passivité. Le mal, c’est le fruit de la passivité du méchant. On n’est méchant que quand on est passif. Je suis intervenu pendant deux ans en prison, pour animer un café philo. Le directeur de la prison m’avait proposé d’intervenir auprès des criminels et des gens qui avaient au moins tué trois personnes. Je n’ai pas essayé de les culpabiliser, parce que la punition était censée faire ce job, mais de les faire réfléchir à leur passivité pour qu’en sortant ils redeviennent actifs et qu’ils ne soient plus soumis à leurs passions. Ce sont tous les combats qu’il peut y avoir dans la rue, des disputes entre automobilistes ou piétons, ce sont des gens extrêmement passifs. Plus on se croit actif vis-à-vis de ceux qui nous regardent, plus au fond on ne fait qu’exprimer des passions, c’est-à-dire de la colère, du ressentiment ou de la jalousie. On est de plus en plus passif dans nos sociétés… Jusqu’à la victimité... On est tellement passif que l’on trouve normal d’être victime et on trouve anormal d’être responsable. Regardez le nombre de plaintes qui fleurissent en ce moment pour tout et n’importe quoi… Vous évoquez le bonheur dans le couple. Contrairement au coup de foudre, le bonheur est capable de s’adapter au réel et de résister au temps et aux difficultés. C’est quelque chose que l’on a oublié dans une période où les gens divorcent pour tout et n’importe quoi et refont leur vie très facilement… Très facilement, mais pas très heureusement... Le bonheur, c’est d’abord la capacité à surmonter les difficultés, que ce soit en solo, en couple ou en collectivité. Nous sommes dans une société qui a peur de toutes les difficultés. On met Paris à 30 km/h, les motards sont obligés de mettre des gants... (Suite page 40) Francine Godet Magnétiseuse - Guérisseuse - Rebouteuse Depuis 2002, j’apporte mon aide dans tous les domaines de la santé Tél. : 06 95 01 97 79 De mes Mains avec mon Coeur. Tarif libre Sur RDV au Centre de Bien-Être et de Santé 4 avenue du Bois d’Amour 44500 LA BAULE Emmanuel Jaffelin : « C’est une société très angoissante par les interdits qui fleurissent et qui nous infantilisent. »
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