la baule+ 28 // Juillet 2023 Musique ► Le chanteur culte de plusieurs générations sera en concert le 17 août à La Baule Julien Clerc : « Je dépends beaucoup de l’inspiration de mes auteurs et j’adore cela. » Julien Clerc sera en concert le jeudi 17 août au Parc des Dryades à La Baule, dans le cadre des Dryadestivales. Après « La Tournée des 50 ans » et près de 200 dates en Europe et au Canada, il présente « Les Jours Heureux ». Ce sera l’occasion de retrouver, dans un set inédit, les titres de l’album « Terrien », ainsi que ses plus grands tubes et les succès emblématiques des artistes qui l’ont inspiré. Julien Clerc était l’invité de Yannick Urrien au micro de Kernews. La Baule + : Lors de votre concert à La Baule, on pourra écouter des chansons extraites de votre dernier album « Terrien », des reprises de grands standards qui figurent dans votre album « Les jours heureux », mais également les grands succès qui ont marqué votre carrière… Julien Clerc : À vrai dire, il y a un peu de « Terrien », un peu de l’album de reprises et, évidemment, beaucoup de chansons de mon répertoire. Avez-vous des souvenirs particuliers de La Baule ? Oui. Quand je montais à cheval, j’ai même dû faire un concours ou deux. Mais je ne suis pas venu depuis longtemps et je suis très heureux de revenir à La Baule. Vous êtes peu d’artistes à avoir su passer les époques en vous adaptant… C’est vrai. J’espérais beaucoup quand j’avais vingt ans, j’avais envie que cela dure longtemps, mais évidemment je ne pensais pas que cela durerait aussi longtemps! Comme je pensais que mon destin était lié à la faculté que je pouvais avoir d’écrire des chansons, dès le début j’ai eu peur que cette source ne se tarisse et que je ne sois plus capable d’inventer des musiques. Étrangement, quand je me mets devant un piano, cela m’amuse toujours autant d’inventer des mélodies. C’est une chance, parce que c’est ce qui m’a permis de continuer à faire ce que j’aime tant : c’est-à-dire chanter. Vous êtes aussi un observateur des tendances, ce qui vous permet de vous adapter à l’évolution du temps… J’ai la chance d’être assez mobile. Une amie me disait récemment que j’avais énormément déménagé dans ma vie, en emportant simplement mon piano et rien d’autre, en allant dans des endroits vraiment très différents. Ma chance, c’est que je n’écris que la musique. Au début, cela me faisait râler, parce que je pensais qu’il serait plus facile d’écrire les deux, donc les paroles et la musique. Mais finalement, avec le temps, je me suis rendu compte que le fait de n’écrire que de la musique m’a permis de travailler avec des auteurs de générations différentes, évidemment des styles différents, et de renouveler ainsi mon inspiration. « Partir » ou « La cavalerie » n’ont rien à voir avec « Cœur de Rockeur » ou même « Mangos » qui a été un succès en boîte de nuit… C’est grâce aux auteurs. Je m’adapte aux auteurs avec lesquels je travaille. Un texte écrit par un auteur nouveau, cela fait vraisemblablement appel chez moi à des inspirations différentes. J’essaye de servir la langue française qui m’est proposée par ces différents auteurs. Vous avez cité « Cœur de rockeur » : c’était Luc Plamondon avec son style bien à lui. Avec ma musique, j’ai essayé de servir ce style. De la même manière, Jean-Loup Dabadie était très différent d’Étienne Roda-Gil. Évidemment, avec les nouveaux albums qui arrivent, je rencontre de nouveaux talents : par exemple, sur l’album « Terrien », il y a beaucoup plus de femmes que d’habitude, et des femmes jeunes, puisque j’ai fait une chanson avec Clara Luciani et deux autres avec Marie Bastide. Je me fiche de la génération. Ce que je cherche, c’est la qualité, mais chacun a sa façon d’écrire le français et cela m’aide dans mes compositions. Lorsque l’on vous propose une histoire d’amour, l’artiste que vous êtes s’adapte en l’interprétant, comme un acteur. Mais quand il s’agit de textes plus engagés, sur des sujets de société, vous devez quand même les partager… Une chose peut paraître étrange, c’est que je n’ai pas beaucoup d’idées de thèmes de chansons moi-même ! Il m’est arrivé de réclamer une ou deux fois un thème, mais franchement cela tient sur les doigts de la main. Généralement, je dépends beaucoup de l’inspiration de mes auteurs et j’adore cela. J’adore ne pas savoir à l’avance ce qu’ils vont me proposer. Il est évident qu’aujourd’hui, lorsque je demande à un auteur plutôt jeune de m’écrire un texte, il va quand même être obligé de prendre en compte toutes mes chansons et il va falloir qu’il invente quelque
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