la baule+ Juillet 2023 // 23 au respect du droit de chacun, mais aussi au respect du droit tel que défini par notre Constitution. Seulement 5% des gens se lèvent pour dire non à un ordre illégitime On a observé, toujours durant cette période, des voisins qui dénonçaient ceux qui sont sortis à plusieurs reprises de chez eux. Comment analysez-vous ce comportement ? Vous évoquez la délation. On a voulu une forme d’hygiénisme absolu et l’on sait jusqu’où ces théories ont conduit. Il ne faut pas oublier que seulement 5% des gens se lèvent pour dire non à un ordre illégitime. Il y a l’expérience de Milgram, mais je vais plus loin, en évoquant un documentaire américain sur le complexe militaro-industriel. Ces analyses prouvent que seulement 5 % des gens se lèvent pour résister. Lorsqu’il faut se battre pour la diminution du prix de l’essence, le taux est supérieur, mais c’est un combat un peu moins risqué. Que pensez-vous du terme de « décivilisation» employé par Emmanuel Macron ? Nous nous connaissons suffisamment avec Emmanuel Macron, j’ai des échanges avec son directeur de cabinet, mais je considère que c’est un prompteur. Ce n’est pas une insulte que de dire cela. Chaque fois, il sort un mot et l’on sait très bien que cela sort de la boîte de McKinsey. Le terme prochain sera sans doute « déclimatisation », on n’en sait rien... En plus, la classe politique est unanime pour dire que l’on ne sait plus trop où il veut nous engager. Le terme de subversion est fondamental parce qu’il englobe tout. Les partis politiques n’apportent que des solutions, au mieux imparfaites, au pire dangereuses pour notre avenir. On peut évoquer l’attaque contre le foncier, l’effondrement de notre institution judiciaire, l’effondrement de l’école, le wokisme… D’abord, il faut travailler sur la restauration de l’État, ce n’est absolument pas défini aujourd’hui. Trouvez-moi un chef de parti politique qui va expliquer cela. L’État, c’est la structure de protection du peuple avant tout. Vous évoquez depuis plusieurs décennies la question de la lutte contre la pédocriminalité, alors que c’est un sujet totalement absent des médias : quelle est l’origine de votre combat ? On essaie de mettre un gros couvercle sur ce sujet. Mes enfants se sont retrouvés dans un réseau pédocriminel. Le 20 décembre 2022, la Secrétaire d’État à la protection de l’enfance a rappelé que cela concernait 166 000 enfants par an, donc pas moins de 400 enfants par jour qui se font violer dans notre pays. Cette notion de viol et d’agression sexuelle, on la doit à Marlène Schiappa, car jusqu’à la fin du XIXe siècle, en France, le viol était considéré comme un crime, donc c’étaient les assises. Bizarrement, avec ce gouvernement, on a ajouté la notion d’agression sexuelle, il faudra que l’on m’explique la différence. Tout cela au prétexte de désengorger les assises. Donc, c’est devenu un délit en correctionnelle. Récemment, le violeur d’une petite fille de trois ans a pris cinq ans avec sursis ! (Suite page 24)
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