la baule+ 20 // Septembre 2022 Ensuite, j’apprends qu’il n’y a pas de machine à l’aéroport et qu’il faut la faire venir... Je suis parti sans un sou. J’ai dû demander de l’aide en Arménie. L’argent a été confisqué et, maintenant, je dois faire une procédure pour le récupérer puisque les billets étaient bien vrais. Donc, on trouve toujours les moyens de vous enquiquiner. Je ne parle même pas des contrôles d’identité permanents, on vous emmène au poste même si la pièce d’identité est bonne, car on ne sait pas vraiment si c’est bien vous sur la photo et cela dure trois heures… Quand je suis dans un lieu où, malheureusement, Emmanuel Macron est censé venir quelques heures plus tard, on m’embarque dans une unité médico-légale judiciaire pour être examiné par un psychiatre. Tout cela pour être déclaré sain de corps et d’esprit quelques heures plus tard. Il y a quelques mois, je déjeune avec un député au Bourbon, face à l’Assemblée nationale. Il y avait un car de police. Je sors pour fumer une cigarette et je suis interpellé. Le commandant de police me connaît et il m’aime bien. Il fait son boulot. Il reçoit l’ordre de m’embarquer pendant quelques heures. Alors, les policiers m’invitent à prendre un verre avec eux au commissariat en me demandant d’éteindre mon portable. Je suis fiché S comme perturbateur politique. Tout cela a commencé avec Manuel Valls en 2014. On aime tous la France, on est tous heureux d’y vivre, mais la classe politique française est loin d’être parfaite. La France est en train de mourir jour après jour. Nous étions la première puissance mondiale, puis la troisième puissance mondiale pendant des décennies. Aujourd’hui, nous sommes descendus très bas. Je me demande si les Français sont réveillés. Bien sûr, nous ne sommes pas en dictature, mais il faut quand même mettre la muselière, il faut se faire inoculer un produit, il faut obéir aux ordres… Les huissiers sont venus chez moi pour 189 contraventions à 135 € chacune pour non-port du masque dans les transports en commun ou dans la rue ! Même l’Ukraine fait aujourd’hui transiter le gaz russe en se régalant financièrement par des frais de douane Il y a quelques mois, on nous disait que les sanctions occidentales mettraient l’économie russe à terre. Or, maintenant, on nous demande d’acheter des couvertures pour cet hiver et de nous habituer à prendre des douches froides… Comment envisagez-vous l’avenir? Que pensez-vous des propos d’Emmanuel Macron, qui semblait évoquer clairement une guerre avec la Russie ? Je connais personnellement Bruno Le Maire depuis des années. C’est un stratège, c’est un renard rusé, c’est un acteur qui fait une communication formidable. Mais on se souvient des tribuns à Rome face au peuple. J’ai bien rigolé quand il a dit qu’il mettrait l’économie russe à terre ! Le pire danger pour les États-Unis, ce n’est pas la Russie, c’est la Chine. C’est aussi le plus grand danger pour l’Europe. En mettant la Russie à genoux, nous sommes les dindons de la farce, notamment des Américains et des Anglais. Nous avons eu le général de Gaulle qui était un visionnaire. Il est évident que tout cela va se retourner contre nous. Il ne faut pas oublier que ce sont des intérêts stratégiques. On nous demande de regarder à gauche, alors que l’essentiel est à droite... Ce qui est essentiel, c’est le combat de l’eau et des hydrocarbures. Il y a ce petit pays dont personne ne parle, l’Azerbaïdjan, qui a un pipeline qui arrive jusqu’en Italie, et la Russie fait transiter son gaz via l’Azerbaïdjan. Les enjeux sont par milliards. Même l’Ukraine fait aujourd’hui transiter le gaz russe en se régalant financièrement par des frais de douane. Toutes les guerres sont déclenchées pour des intérêts financiers stratégiques et les grands perdants sont les Européens et les Français. J’ai dit à la télévision russe que la Russie n’a jamais attaqué la France. Il n’y a que Napoléon qui a essayé d’attaquer la Russie, Léo Nicolian: « Bien sûr, nous ne sommes pas en dictature, mais il faut quand même mettre la muselière, il faut se faire inoculer un produit, il faut obéir aux ordres… » mais la Russie a été l’alliée de la France pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, nous sommes manipulés, c’est de la communication. On n’a pas demandé aux Français s’ils étaient d’accord pour que le gouvernement envoie des armes à l’Ukraine. Il y a des centaines de millions d’euros d’armes françaises qui sont parties en Ukraine et tout cela est payé par les contribuables français ! Un vrai journaliste doit écouter toutes les opinions, c’est la base de notre métier S’il y avait eu un référendum pour demander aux Français s’ils étaient prêts à dépenser de l’argent public pour aider l’Ukraine, je suis convaincu que la majorité d’entre eux auraient répondu oui, tant leur indignation est forte face à l’attaque des Russes… Mais l’argent public, c’est l’argent de vos impôts ! Je ne suis pas certain que ceux qui ne peuvent pas partir en vacances et qui ont du mal à boucler leurs fins de mois partagent cette opinion. La Sécurité sociale va disparaître, comme aux ÉtatsUnis. Tout est en train de tomber entre les mains des fonds de pension américains. Lorsque les propriétaires des GAFAM viennent à Paris, ils choisissent leurs interlocuteurs, l’heure et le jour. Nos politiques n’ont plus rien à dire. Cette histoire d’Ukraine n’est que le sommet de l’iceberg. Il y a d’énormes enjeux derrière. On nous cache beaucoup de choses, c’est un plan prévu depuis 2014. Faisons un peu d’histoire. Nikita Khrouchtchev a failli déclencher la troisième guerre mondiale avec la crise des missiles à Cuba. Il a été décidé avec Kennedy de retirer les missiles russes de Cuba, mais chacun devait rester chez soi sans aller dans le jardin de l’autre. Les guerres, c’était sur les autres terrains, comme l’Afghanistan. Du point de vue russe, que l’Ukraine s’allie à l’OTAN, c’est inacceptable. Imaginez que vous ayez une villa avec un jardin, le cambrioleur s’approche, il n’est pas encore chez vous, mais il est quand même dans votre jardin : c’est exactement le point de vue russe, il s’agit de chasser l’OTAN qui est aux pieds de Moscou. Évidemment, toute guerre est horrible, mais il ne faut pas oublier aussi le bombardement des populations russophones dans le Donbass. Alors, un vrai journaliste doit écouter toutes les opinions, c’est la base de notre métier. Il faut toujours voir les choses des deux côtés et prendre du recul. Malheureusement, les médias français ne le font plus. Propos recueillis par Yannick Urrien. Solutions page 32 Mots fléchés
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