La Baule+

la baule+ Octobre 2022 // 13 principes fallacieux, je trouve que c’est inadmissible. Il y a effectivement des hommes et des femmes politiques qui ont peur, mais il y a aussi des médecins qui ont peur. Nous devons avoir un minimum de viande pour notre alimentation. Les gens ont le droit d’être vegan, je n’impose pas la chasse aux autres, alors je n’ai pas envie que l’on m’impose le veganisme. Le Sénat vient de publier son rapport avec 30 propositions sur la chasse et vous avez réagi dans de nombreux médias en soulignant qu’il aurait été plus simple d’interdire carrément la chasse… Le rapport est plutôt bien fait, parce qu’il dit beaucoup de bonnes choses en rappelant que l’on a divisé par quatre le nombre des accidents mortels à la chasse, alors que l’on a multiplié par vingt les coups de carabine à cause des gros gibiers. Le rapport indique qu’il y a eu une baisse de 74 % des morts à la chasse en vingt ans, sans aucune loi, seulement par une prise en main de la chasse française par ses dirigeants et par une prise de conscience de la nécessité d’être exemplaires en matière de sécurité. Je me demande si la volonté du Sénat n’était pas de faire plaisir à tout le monde, y compris à ceux qui veulent l’interdiction de la chasse. Sur l’alcoolémie, il y a le taux d’alcoolémie, mais toute activité peut être dangereuse pour vous-même ou pour autrui, que ce soit le vélo, le ski, le golf, ou la pétanque. Donc, si l’on doit parler d’alcoolémie pour la chasse, alors parlons-en pour tout le monde, y compris pour le golf et la pétanque. Ce serait plus équitable. Il faut savoir qu’il y a moins d’une centaine d’accidents de chasse pour 30 millions d’actions de chasse dans l’année et nous avons en moyenne cinq accidents qui sont liés à l’alcool, donc cinq accidents sur 30 millions d’actions de chasse. Et l’on parle de faire une loi pour ça ! Si l’on enlève la chasse demain, cela se chiffrera en dizaines de milliards d’euros pour les contribuables Quel peut être le rôle des chasseurs, face à la prolifération des sangliers en zone urbaine ? C’est un problème mondial, il faut vraiment regarder ce qui se passe ailleurs ! L’année dernière, les dégâts de sangliers aux États-Unis ont représenté 1,7 milliard de dollars et c’est la même chose en Europe ou en Asie. Nous avons un animal opportuniste, qui se reproduit merveilleusement bien, et qui est compatible avec l’agriculture moderne, comme les très grands champs de maïs ou la nourriture sur pied, mais aussi toutes ces zones où l’on ne peut plus chasser. Je ne revendique pas la chasse dans ces zones. Je dis simplement qu’il faut trouver une solution face à ces animaux qui sont dans ces zones, car les dégâts sont considérables, donc heureusement qu’il y a les chasseurs. Nous avons une passion pour l’équilibre des écosystèmes. On peut dire ce que l’on veut, mais si l’on enlève la chasse demain, cela se chiffrera en dizaines de milliards d’euros pour les contribuables. Prenez les accidents de voiture et les accidents avec des animaux l’année dernière : si vous enlevez les chasseurs, imaginez les centaines de morts ! C’est bien gentil de taper sur les chasseurs, mais je pense que nous nous conduisons de façon exemplaire face à la violence que nous subissons, y compris lors des parties de chasse. On se fait insulter et on se fait cracher dessus... Face à cela, les chasseurs réagissent avec élégance, avec un sourire, et en continuant leur chemin. Remettre en cause l’existence de la chasse, c’est une folie totale. Il y a toujours 4,5 millions de personnes qui ont un permis de chasser et ces gens sont à l’image de la société, comme chez les écolos : c’est comme si je me mettais à stigmatiser les écologistes parce qu’il y a eu quelques affaires à connotation sexuelle chez leurs dirigeants... Ce n’est pas la majorité de ces gens, on s’en doute bien, et c’est la même chose chez nous. Vous avez su rallier Emmanuel Macron à la cause de la chasse… Effectivement. C’est une différence avec ses prédécesseurs : il a pris le temps de l’écoute et il a décidé de discuter avec le monde de la chasse. Les opposants disent que nous avons tout obtenu, c’est faux mais, pour la première fois, nous avons quelqu’un qui s’est occupé de près de 5 millions de personnes. Propos recueillis par Yannick Urrien.

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