La Baule+

la baule+ Avril 2022 // 41 avons créé, avec France Télévisions, la série « Mademoiselle Zazie », adaptée des livres de Thierry Le Nain, sur l’égalité entre les sexes. Et nous avons été très précurseurs en ce domaine, au niveau mondial dans notre industrie, car cette série a été diffusée dans le monde entier. J’en suis très fier. C’est ce qui m’a toujours motivé. Comme l’a dit mon maître à penser de toujours, Walt Disney, n’oubliez pas que tout ceci a commencé avec une souris… Donc, l’animation aide aussi à ne pas trop se prendre au sérieux, même si parfois nous traitons de sujets très graves qui nous impactent tous. Propos recueillis par Yannick Urrien. nous devons organiser plus de réunions en utilisant la visioconférence, mais cela a permis à beaucoup de gens de mieux organiser leur vie personnelle. Maintenant, nous avons des collaborateurs qui habitent à la campagne. Moi-même je travaille beaucoup de La Baule, que j’adore, puisque je partage ma vie entre La Baule et Paris avec mon épouse. Mais de nombreux artistes ou animateurs préfèrent aussi travailler en groupe dans les studios et nous leur laissons le choix. Rassembler nos collaborateurs du monde entier pour analyser les tendances des dix prochaines années dans le domaine de l’animation Vous avez également décidé d’organiser votre premier séminaire à La Baule… Effectivement, ce sera notre premier séminaire international, en juin prochain, avec des invités en provenance de toute l’Europe, d’Amérique et d’Asie. L’idée est de rassembler nos collaborateurs du monde entier pour analyser les tendances des dix prochaines années dans le domaine de l’animation. Une série d’animation pour la TV ou les plateformes demande quatre à six ans de création et de production, et un long-métrage met parfois huit ans : donc, nous devons nous projeter vers l’avenir, écouter les créateurs, analyser les tendances et essayer de comprendre ce que seront les programmes de demain. Non seulement pour les enfants, mais aussi pour toute la famille, y compris les adultes, pour qui nous sommes en train de concevoir des programmes spécifiques autour de la musique ou des grands événements de notre histoire. Nous essayons de faire de la vraie prospective et c’est très enrichissant pour tous. Cet événement sera un grand séminaire créatif qui se projettera aussi sur les grandes innovations technologiques, liées à notre métier dans l’animation, la 3D, le temps réel ou l’intelligence artificielle. Nous développons ainsi souvent nos propres logiciels dans beaucoup de ces domaines pour accompagner nos créations et la technologie bien utilisée est un véritable outil pour aider à créer et véhiculer encore plus d’émotions dans nos contenus, et raconter des histoires sans contraintes de production. Par exemple nous sommes en train de produire pour Spellbound Entertainment la première série mondiale d’animation quotidienne du Metaverse, qui sera lancée sur Facebook pour des centaines de millions de fans. Il s’agit d’une série reprenant l’univers d’une propriété mythique du jeu vidéo « The Walking Dead » et qui est réalisée actuellement dans notre studio de Roubaix. Toute notre équipe est très fière d’avoir été choisie pour ce projet. La technologie est au cœur de notre métier, comme la création. Le dessin animé a toujours été un vecteur de rapprochement des enfants et des familles dans le monde Quelle est aujourd’hui la force du dessin animé ? Le dessin animé a toujours été un vecteur de rapprochement des enfants et des familles dans le monde. Lorsque l’on regarde une série que nous avons produite, comme « Zou », pour un public préscolaire, et axée sur la famille, on ne peut s’empêcher d’être abasourdi lorsque l’on constate qu’elle a été vue le jour de Noël 2016 par 100 millions d’enfants simultanément, dans 130 pays, en 35 langues ! Notre grand succès mondial actuel, Gigantosaurus, est diffusé simultanément sur plus de 50 chaînes dans le monde, en plus de Netflix et de Disney +. Cela amène aussi des responsabilités pour les créateurs et les producteurs que nous sommes, dans les valeurs des contenus qui seront diffusés à très grande échelle. Le dessin animé peut être aussi utilisé pour faire passer des messages éducatifs, des messages de tolérance, mais c’est surtout un vecteur de liaison entre les enfants du monde entier. Les séries ou films d’animation que nous faisons ont pour vocation de rassembler les familles autour de thèmes qui leur sont chers, comme la nature, les animaux, l’amitié, la tendresse ou la solidarité. Mais aussi parfois alerter. Ainsi nous venons de gagner aux USA, en Italie et au Japon, pratiquement simultanément, le prix du meilleur film d’animation tous publics pour « La Custodia », une production réalisée par Graphilm, notre filiale italienne, et qui est un véritable programme d’anticipation écologique sur l’avenir de notre planète. Je pense que vous le verrez bientôt en France. Nous venons d’annoncer en France avec Gulli une série « La Famille McFire » que j’ai eu le bonheur d’écrire et qui est axée sur la solidarité, la famille et les missions de sauvetage, autour d’une même famille de pompiers super héros et aussi nos propres héros du quotidien. Et puis, l’animation est souvent en pointe dans les questions de diversité, entre les peuples, les hommes et les femmes, sujets dont on parle, à juste titre, beaucoup en ce moment. Ainsi en 2009 nous Pierre Sissmann : « Une série d’animation pour la TV ou les plateformes demande quatre à six ans de création et de production, et un long-métrage met parfois huit ans.» Sudoku Solutions page 46

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