La Baule+

Février 2021 // 3 Le baulois Philippe Hersant aide les écoliers défavorisés dans le monde à avoir une cantine scolaire L e conseil municipal du Pouliguen vient de voter une enveloppe de 40 000 euros pour implanter une Micro-Folie. Patrick Guéguen, délégué à la vie culturelle et artistique, explique que ces musées di- gitaux permettent à chacun de visiter virtuellement les plus grands établissements culturels nationaux. Parmi eux : le Centre Pompidou, le Château de Versailles, l’Ins- titut du monde arabe, le Louvre, le musée d’Orsay, le Musée du Quai Branly - Jacques Chirac, mais aussi l’Opéra national de Paris, ou même le Festival d’Avignon. Portées par le ministère de la Culture et coordonnées par La Villette, les Micro-Folies se déploient dans le monde entier. La plate-forme peut être intégrée dans une structure déjà existante (médiathèque, centre cultu- rel et social…) ou un programme neuf. Au Pouliguen, la Micro-Folie pourrait trouver sa place à la salle Marcel Baudry « à titre provisoire, dans l’attente de l’aména- gement de la future médiathèque » a précisé le maire, Norbert Samama. En plus du musée numérique, l’espace sera à imaginer comme un véritable lieu de vie à géo- métrie variable : « On pourra y retrouver des dispositifs d’éducation à l’image, un point dédié à la réalité vir- tuelle, une petite scène pour des représentations ac- cueillant 40 à 50 spectateurs et des espaces d’exposition et de débats permettant l’organisation de cafés-philo, de rencontres littéraires ou citoyennes ». Le Pouliguen va accueillir une Micro-Folie P hilippe Hersant, qui habite à La Baule, est à l’origine de l’associa- tion « Restaurants sans fron- tières » dont l’objectif est de créer des cantines scolaires dans des pays défavorisés : «Quand j’étais coopérant, j’étais dans le nord de la Côte d’Ivoire. J’ai été choqué de voir de nombreux enfants faire chaque matin plusieurs kilomètres à pied dans la brousse pour arriver à l’école et il n’y avait absolument rien à l’heure du déjeuner : sim- plement des mamas avec des roulottes pleines de confise- ries qui venaient leur propo- ser des sucreries. Je me suis dit que ce n’était pas terrible sur le plan sanitaire et nutri- tionnel. Vivant au Maroc quatre à cinq mois dans l’an- née, j’ai retrouvé le même problème. Comme j’ai fait une carrière dans le monde du conseil dans le domaine de la restauration et de l’hôtel- lerie, j’ai contacté quelques amis et nous avons décidé de créer quelque chose pour ai- der les enfants à déjeuner dans des structures correctes. Notre objectif est d’essayer de construire à travers le monde des cantines dans les pays où les enfants en ont besoin ». Le comédien Michel Bouje- nah et le chef Thierry Marx sont les parrains de cette as- sociation qui souhaite se dé- velopper dans la quasi-totalité des pays en voie de dévelop- pement. Philippe Hersant ex- plique : « Ce qui est impor- tant, c’est de créer des petites cantines dans des écoles exis- tantes et de faire en sorte que ces cantines soient des vrais lieux de vie pour le village. Autour des locaux, nous créons des jardins potagers, avec des mini-élevages qui sont gérés par les mamans, de manière qu’elles puissent s’auto-approvisionner et qu’elles ne soient pas dépen- dantes de subventions exté- rieures. Nous créons des cen- tres de vie avec quelques notions importantes autour de l’environnement. Par exemple, nous évitons que ces cantines cuisinent avec du bois et du charbon. Nous pré- férons le solaire ». Le bilan est déjà très positif : « Avec Michel Boujenah et Thierry Marx, nous avons fait un point récemment et nous avons constaté que nous avions créé 55 établissements en 13 ans. Cela fait énormé- ment de repas. Nous sommes très satisfaits, mais aussi as- sez frustrés, et c’est pour cette raison que nous essayons de chercher des subventions. Nous faisons aussi des émis- sions de télévision, nous écri- vons des livres et je souhaite faire quelque chose avec La Baule puisque je suis résident baulois. Il faudrait avoir un projet bien défini de nouvelles cantines scolaires, dans un pays d’Asie, du Sud-Est, ou d’Afrique, et mobiliser les jeunes des écoles de La Baule avec les professeurs et les parents » . Autre motif de satisfaction : «Ce modèle de cantine verte a été très apprécié au Viet- nam. Nous en avons déjà huit et les autorités vietnamiennes ont décidé de prendre ce mo- dèle de cantine comme étant celui qu’il faut développer sur tout le pays » . Aujourd’hui, Philippe Hersant souhaite mobiliser les écoliers et les ly- céens de la presqu’île autour de la création d’une cantine. Le coût varie entre 5000 et 15 000 euros. L'association a plusieurs projets, notamment au Vietnam, au Laos, au Ni- ger, au Mali et au Maroc. Pratique : Renseigne- ments et contact via le site restaurants-sans- frontieres.org

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