La Baule+

la baule+ Avril 2024 | 23 tir d’un certain nombre de questions. Ce test est assez simple : une personne va interagir avec un programme d’intelligence artificielle et un humain. Si la personne n’arrive pas à distinguer l’humain de la machine, on peut dire que le programme a passé avec succès le test de Turing. Noam Chomsky note aussi que ces systèmes qui produisent du contenu risquent de provoquer « la banalité du mal », comme le disait Hannah Arendt. Je veux dire que ces systèmes ont une indifférence morale. Ils vont produire du contenu, sans jamais prendre de décision et sans avoir la moindre responsabilité sur ce qu’ils produisent. La machine ne fonctionne que sur une reconnaissance superficielle Justement, faisons la différence entre l’homme et la machine. Je connais beaucoup d’Arabes qui font des plaisanteries amusantes sur leurs coreligionnaires, en les caricaturant, tout comme les Juifs ont un sens de l’humour formidable, par exemple quand ils racontent des blagues juives. L’être humain sait faire la distinction entre l’humour et le racisme. Or, les mêmes phrases, analysées par une machine, ne seraient plus comprises… Absolument. C’est exactement le cas, la machine ne peut pas comprendre une expression au premier degré, au deuxième degré, ou au troisième degré… Elle ne fait que de la production en fonction des informations qu’elle a reçues lors de sa formation. Prenons un autre exemple. Une machine va faire de la reconnaissance d’images. Quand nous faisons de la reconnaissance, nous le faisons à partir de modèles dont on dispose . On sait ce qu’est un chien, un chat ou un être humain… La machine va faire cette reconnaissance à partir d’éléments anecdotiques dans l’image. C’est un danger. On a toute une littérature qui s’est développée pour tromper ces systèmes dans la reconnaissance d’images et nous avons des exemples assez étonnants. La machine ne fonctionne que sur une reconnaissance superficielle. Dans la production des mots, des contenus et des textes, c’est à peu près la même chose. On essaie de nous faire peur, à travers des déclarations de gens très compétents, en nous expliquant que l’intelligence artificielle va nous dépasser et que cela risque de mettre en péril l’humanité. Je n’en crois rien ! (Suite page 24)

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