La Baule+

la baule + L’essentiel de la presqu’île guérandaise ! Mensuel gratuit d’ informations - N° 225 - Mars 2023 NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : RAPPORTEZ LA BAULE+ CHEZ VOUS ! Des créations sur mesure à l’Atelier de la Cuisine ouest Page 10 OPTIQUE Arthur Barbelion lance le premier service d’opticien à domicile Page 6 LOGEMENTS SOCIAUX Franck Louvrier dénonce la multiplication des normes qui empêchent de construire des logements Pages 12 et 13 MAISON Pierre de Villiers Entretien exclusif avec l’ancien chef d’état-major des armées Pages 14 à 17 L’ancien maire de La Baule raconte son parcours idéologique Pages 8 et 9 Yves Métaireau Maiwenn Raynaudon-Kerzerho Un livre pour combattre les idées reçues sur la Bretagne et les Bretons… Pages 18 et 19 Photo : Philippe Matsas - Leextra - Editions Fayard Commerçants, artisans : face à l’explosion des coûts de communication, face à la baisse de performance des réseaux sociaux, faites le choix de l’efficacité. La force d’un média et de produire du contenu et de fidéliser. Découvrez nos solutions publicitaires: La Baule+ : Fabienne Brasseur au 06 08 80 39 55 ou fabienne@labauleplus.fr Kernews : Marine de Montille au 07 65 72 44 44 ou marine@kernews.com

la baule+ 2 // Mars 2023 La municipalité du Pouliguen a élaboré un plan-guide visant à définir le devenir du centre-ville sur le long terme, dans une perspective de cohérence urbaine, environnementale et paysagère. Cette démarche s’inscrit dans le cadre du contrat «Cœur de bourg / cœur de ville» signé avec le Département, suite à l’appel à manifestation d’intérêts remporté par la ville. Au cours d’une réunion publique organisée en février, la municipalité a présenté le travail de réflexion mené par l’équipe municipale, les techniciens et diverses ressources, avec l’appui de l’ADDRN (Agence d’urbanisme de la région de Saint-Nazaire). Le plan-guide, qui sera soumis à l’approbation du Département, vise à partager avec la population la vision à long terme de la stratégie urbaine, architecturale, environnementale et paysagère, ainsi que les actions potentielles qui en découlent. Le plan-guide du Pouliguen exprime une ambition d’amélioration et d’embellissement du cœur de ville, avec une trajectoire opérationnelle pour la mise en œuvre des projets. Cette dynamique prend en compte les différentes problématiques communales, comme l’offre de logements, le renouvellement et la valorisation de l’offre en services et en équipements, la nature en ville ou encore les mobilités. Il vise à privilégier une urbanisation qualitative, en renouvelant les espaces publics et en valorisant le cadre de vie, en confortant l’offre de commerces de proximité, en mettant en valeur les équipements publics (scolaires, culturels…) et en offrant des logements aux familles et aux jeunes. Ce plan-guide représente une «feuille de route» pour l’équipe municipale, source de réflexions, de concertation et d’actions. Il a permis le partage des éléments clés du diagnostic communal, la formalisation des enjeux de revalorisation, l’identification des opportunités d’évolution et d’amélioration des espaces publics et du bâti, pour aboutir à un plan d’actions argumenté et hiérarchisé. Ces actions seront engagées au fil du temps, à l’appui d’études internes, d’expertises pré-opérationnelles et de concertations complémentaires. Un plan-guide pour définir le devenir du centre-ville du Pouliguen La Ville du Pouliguen est à la recherche de soixante saisonniers pour la saison à venir. Les postes à pourvoir sont nombreux et variés, allant des animateurs aux agents de surveillance de la voie publique (ASVP), en passant par les agents pour les festivités, la voirie, les campings (régie et ménage), l’entretien des espaces verts. Alain Guichard, conseiller municipal en charge des Ressources humaines, précise que les saisonniers seront formés et encadrés dans leurs missions respectives. Des contrats d’un ou deux mois seront proposés. Certains postes peuvent être prolongés jusqu’à six mois. Les candidatures sont à envoyer au service des Ressources humaines par courrier électronique : drh@mairie-lepouliguen.fr. La ville du Pouliguen recrute 60 saisonniers

la baule+ Mars 2023 // 3 Une nouvelle aire de jeu pour enfants vient d’être inaugurée à Pornichet. Située dans le Square Chanzy, à proximité immédiate de la place du Marché, cette nouvelle installation a été réalisée dans le cadre des travaux d’aménagement du Cœur de Ville. Le Square Chanzy, qui est à la fois un lieu de mémoire et de promenade, a été rénové pour offrir un espace de détente et de loisirs aux familles. La nouvelle aire de jeu comprend diverses structures adaptées aux enfants de tous âges, telles que des toboggans, des balançoires, des modules d’escalade et des jeux à ressort. Elle a été conçue pour garantir la sécurité des enfants tout en leur offrant un environnement ludique et agréable. En plus de la nouvelle aire de jeu, la municipalité de Pornichet a prévu d’autres aménagements pour le Square Chanzy. En effet, avec l’arrivée du printemps, du gazon sera semé pour créer une pelouse propice aux jeux en plein air. Un manège sera également installé pour divertir les enfants et une petite offre de restauration sera proposée pour satisfaire les petites faims. L’Adjoint au Maire de Guérande en charge de l’Attractivité, de la Communication et des Relations européennes, Xavier Fournier, a rencontré le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau. Au cours de cette rencontre, il a remis un courrier de Nicolas Criaud, Maire de Guérande et Président de Cap Atlantique, qui rappelle la position de la ville sur un « projet juste » concernant la labellisation du sel bio. Les équipes du ministère sont pleinement mobilisées et la ville demande une copie juste et respectueuse des critères bio. Des démarches ont également été effectuées avec d’autres ministres et contacts pris au niveau européen pour suivre ce dossier important pour le territoire. Nicolas Criaud, Maire de Guérande, souligne qu’il est nécessaire et important de poursuivre les démarches : « nous suivons en direct ce dossier très important pour notre territoire. De nouveaux sujets apparaissent en fonction de son avancée, à l’image de la question des énergies utilisées dans le cadre de la production. La copie de la Commission européenne doit faire en sorte que la labellisation ne soit pas trop large, au risque de fragiliser injustement nos filières et le label bio en lui-même. » Une nouvelle aire de jeu à Pornichet Labellisation du sel bio : Xavier Fournier intervient auprès du ministre de l’Agriculture

la baule+ 4 // Mars 2023 L’association « Histoire et culture en région nazairienne » vient de publier la dixième édition de sa revue « Par les temps et par les rêves » qui est disponible chez les marchands de journaux de Saint-Nazaire et de la Presqu’île. Dans ce numéro figure notamment une enquête passionnante réalisée par Jean Boyé et Marie et Maurice Rouzeau sur la perception de l’espace et du temps dans notre région à l’époque néolithique, à travers l’histoire du tumulus de Dissignac à Saint-Nazaire. Marie Rouzeau explique que l’objectif était de comprendre «la perception de l’espace et du temps par des populations qui vivaient dans des temps très reculés, c’est-àdire au tout début du peuplement néolithique de la région, soit il y a environ 7 500 ans ». Une connaissance préalable du parcours du soleil L’idée de s’intéresser à ce sujet remonte à un voyage en Grande-Bretagne effectué il y a plusieurs décennies: « On nous avait présenté des monuments mégalithiques, en nous certifiant qu’ils étaient orientés d’une certaine manière et vers des points remarquables du parcours du soleil dans l’espace. Nous avons voulu vérifier si c’était aussi le cas à Dissignac. Nous nous sommes levés un solstice d’hiver, peu de temps avant Noël, à l’époque ce n’était pas du tout protégé. Et nous nous sommes tapis dans le fond d’une chambre de ce tumulus de Dissignac. Tout était noir et, quand le soleil s’est levé, tout d’un coup le pinceau rouge du rayon que le soleil émettait a éclairé l’ensemble de la chambre pendant une demi-heure. Cela s’est reproduit le lendemain. Et c’était fini pour un an… Quand on a vu cela, on ne pouvait pas imaginer que ce n’était pas volontaire, ce qui veut dire qu’il y a eu des repères de pris, avec une connaissance préalable du parcours du soleil, et qu’il y a eu d’énormes efforts de la part de la population pour construire un monument qui avait très nettement un sens. Ils sont allés chercher à cinq kilomètres des blocs de pierres qui pesaient des tonnes, alors qu’il n’y avait aucun moyen technique pour le faire - ce n’était pas encore la période où il y avait le fer - et c’était donc véritablement une prouesse.» Il existait des civilisations intelligentes il y a 7 500 ans sur la Presqu’île L’enquête démontre que, déjà, la population avait alors compris les rotations d’une journée et le cycle des saisons : « Il y avait certainement une puissance symbolique avec le solstice d’hiver. À l’époque, quand nous avons fait cette découverte avec mon mari, nous nous sommes intéressés aux peuples premiers d’Amérique du Nord. Les Indiens Histoire : il y a 7 500 ans, la population de la presqu’île savait déjà mesurer les cycles du temps appellent ce jour-là le jour de la mort du soleil. Il y a une symbolique de mort. Depuis, on sait que ces monuments sont aussi des tombeaux. Il y a donc une relation entre cette orientation délibérée et choisie vers le solstice et, probablement, le tombeau collectif qui était là. » Ainsi, on a la preuve qu’il existait des civilisations intelligentes il y a 7 500 ans sur la Presqu’île : « On dit souvent que toute la civilisation est venue d’Orient et que le savoir est arrivé de la Méditerranée et du ProcheOrient. Or, ces pierres dressées prouvent que les choses ne se sont pas passées ainsi. On a présenté ces monuments comme des sortes d’œuvres d’art primitives, mais ces gens ont dû s’organiser pour venir chercher ces pierres sur le littoral. Il a fallu les traîner jusqu’au sommet du tumulus de Dissignac. À l’époque, les chevaux ne tiraient pas encore les charges. Donc, ce sont les hommes et les femmes qui ont dû faire cela. Des archéologues ont essayé de comprendre comment on pouvait détacher ces blocs de rochers. Ce n’était pas rien : il fallait enfoncer du bois, puis arroser les planches pour que le bois gonfle et déstabilise progressivement les blocs. C’était un travail vraiment usant. Il fallait une énergie folle et, surtout, une forte motivation, certainement en raison des croyances de l’époque. » On ne trouve pas dans le monde une plus vieille architecture en pierre que dans le sud de l’Armorique Marie Rouzeau conclut que « cela montre un esprit collectif et une société hiérarchisée, avec un pouvoir politique ou religieux, comme en Égypte où le pharaon était à la fois chef politique et chef religieux. Ce que l’on trouve dans notre région ressemble à ce que l’on peut voir vers Carnac ou dans le sud du Morbihan. Cela prouve qu’il y avait déjà une organisation solide. On ne trouve pas dans le monde une plus vieille architecture en pierre que dans le sud de l’Armorique, car c’était vraiment une prouesse que de détacher un bloc de pierre. » L’association « Histoire et culture en région nazairienne » lance un appel aux élus pour que davantage d’informations sur les sites sensibles de la Presqu’île soient diffusées, afin d’avertir la population : « Récemment, en Brière, des gens se sont servis en terre pour combler un chemin qui était en mauvais état, alors que c’était un site archéologique, mais sans le savoir. C’est catastrophique… » Contact Histoire et culture en région nazairienne : hcrn@laposte.net Site : http://histoire-culture-region-nazairienne.over-blog.com

la baule+ Mars 2023 // 5 Laurent Garrido, directeur général de l’hôtel Barrière L’Hermitage et coordinateur du pôle hôtelier et loisirs à La Baule, a présenté la destination La Baule et les établissements du groupe Barrière lors du dernier salon ILTM (International Luxury Travel Market) qui s’est déroulé à Cannes. Il souligne : « Le salon ILTM est le plus gros salon dédié au tourisme de luxe dans le monde. On y retrouve tous les acteurs du tourisme, donc il est très important d’y être pour faire des réunions commerciales avec les grandes agences de voyages. Toutes les destinations du groupe Barrière sont présentes, y compris La Baule, et notre credo est de mettre en avant tous nos sites remarquables et l’élégance à la française. Nous essayons d’être attractifs auprès de la clientèle des pays de l’Est et du Moyen-Orient. Cette manifestation a été aussi l’occasion de mettre en avant le Fouquet’s New York, qui a été ouvert en septembre 2022 ». Laurent Garrido rappelle : « La France a toujours un succès important. C’est la première destination touristique mondiale et nous avons la chance d’avoir une offre complète dans un écrin de nature. J’observe que La Baule est de plus en plus connue dans le monde ». Par ailleurs, le Resort Barrière La Baule ouvrira ses portes pour une nouvelle session de sa journée de recrutement, le mercredi 8 mars, à l’Hôtel Barrière Le Royal La Baule, entre 9h et 17h. L’ensemble des activités sont concernées par cette campagne de recrutement : hôtellerie, restauration, casinos, loisirs & bien-être, pour des postes de commis, chefs de rang ou de partie, croupiers, femmes, valets de chambre, réceptionnistes, spa praticiens ou jardiniers. Laurent Garrido précise : « Le salon du recrutement est un moment important pour nous. Cela nous permet de rencontrer bon nombre de candidats, puisque nous recherchons 350 saisonniers. Nous avons de nombreuses actions pour proposer des logements de qualité aux saisonniers et nous dispensons de nombreuses formations. L’objectif est de les intégrer rapidement pour qu’ils se sentent bien dans nos établissements. » Laurent Garrido confirme que l’hôtellerie de luxe a le vent en poupe

la baule+ 6 // Mars 2023 Optique ► Une gamme de 250 montures de marques et des prix compétitifs Arthur Barbelion lance le premier service d’opticien à domicile Plutôt que d’ouvrir un énième magasin d’optique, Arthur Barbelion a décidé d’innover en lançant un service complet d’opticien à domicile. L’originalité de la démarche est qu’il ne s’agit pas d’un marchand de lunettes qui livre à domicile, comme un quelconque site de commerce en ligne pourrait le faire, mais d’un véritable opticien diplômé, qui se déplace avec tout le matériel nécessaire pour mesurer la vue - un équipement similaire à celui des opticiens qui ont une enseigne physique - ainsi qu’avec une gamme très large de montures. Un tel service était vraiment attendu L’idée de proposer un tel service lui est venue naturellement en écoutant les attentes des consommateurs : « Il y a les personnes âgées, ou celles qui ont des difficultés pour se déplacer. Il est souvent fastidieux d’aller dans un commerce, avec les problèmes de stationnement, ou d’attendre longtemps dans une boutique d’une galerie commerciale. Ensuite, les actifs doivent souvent poser une demi-journée pour aller chez un opticien et beaucoup préféreraient consacrer leur temps à autre chose… J’ai aussi dans ma clientèle des mamans qui sont débordées, entre le travail, s’occuper des enfants, les amener à l’école ou dans un club sportif, leurs journées sont toujours très chargées. Donc, un tel service était vraiment attendu ». Les gens prennent davantage de temps pour choisir des montures Arthur a créé son entreprise, AB Optique, en septembre dernier, après avoir obtenu un BTS, une licence en management et une licence d’opticien santé, ce qui lui permet de pratiquer des examens de vue. C’est à l’issue de trois ans d’expérience chez un opticien en boutique traditionnelle qu’il a eu l’idée de développer une telle offre. En se déplaçant à domicile, il observe que le contact est plus personnel, les gens prennent davantage de temps pour choisir des montures, il n’y a pas la pression d’autres clients qui attendent, et les mesures sont aussi plus pointues : «Souvent, dans un magasin, on fait des tests de vue à 5 mètres, alors que lorsque je suis chez la personne, je peux voir si elle regarde sa télévision à 3 mètres pour adapter la correction. Donc, les gens sont agréablement surpris en constatant que les lunettes sont vraiment très précises. » Les prix des grandes enseignes AB Optique propose une gamme de 250 montures, c’est une offre équivalente à celle d’un opticien de quartier, et Arthur souhaite privilégier des créateurs français, comme Naoned (Nantes en Breton) et des marques reconnues comme Façonnable, Ba&sh ou Carven. Il se déplace avec ses grandes valises qui contiennent le matériel permettant de mesurer la vue et la puissance des verres, ainsi que son stock pour permettre à ses clients d’avoir le plus large choix possible. Son ordinateur est relié à la Sécurité sociale, ainsi qu’à toutes les mutuelles, comme s’il était dans un magasin physique. Autre avantage : « Comme je n’ai pas les charges d’une structure fixe, avec notamment le loyer d’un magasin, je suis capable de m’aligner sur les prix des grandes enseignes du marché. » Le service est très pratique puisque l’on peut prendre rendez-vous par téléphone, ou directement sur Internet, et Arthur se déplace entre 7h et 20h. L’économie de la livraison ou des services à domicile n’a pas fini de nous surprendre et l’on peut parier que dans quelques années Arthur sera imité par de nombreux opticiens en France et dans le monde… Contact : 06 75 58 52 13 ou contact@ab-optique. fr - Site : www.aboptique.fr

la baule+ Mars 2023 // 7 Plusieurs lecteurs se plaignent du dysfonctionnement des ascenseurs du marché. Nous avons reçu les explications de la Ville de La Baule que nous publions ci-dessous. Dans le courrier des lecteurs du n° 224 (février 2023) de La Baule+, Monsieur Christian Perion faisait état du dysfonctionnement de l’ascenseur panoramique du marché central, situé au niveau de la « casquette » des halles, qui rejoint le parking public souterrain. Il s’en plaignait d’autant plus vivement que cette impossibilité de s’en servir semblait durer depuis longtemps. Les halles du marché central sont équipées de trois ascenseurs : un en intérieur, réservé aux commerçants, qui donne accès aux chambres froides en sous-sol ; l’ascenseur panoramique, donc ; et un au niveau du parking du marché (aérien et en sous-sol). Ce dernier a été partiellement détruit le 29 septembre dernier par un automobiliste lors d’une fausse manœuvre. Le coût des réparations est de l’ordre de 74 000 € (44 000 € pour la machinerie et 30 000 € pour l’édicule et sa toiture) et la collectivité n’a pas à supporter la faute d’un tiers. Or, l’assurance de celui-ci fait des difficultés, contestant notamment le montant du préjudice. Une procédure est en cours, avec notamment une bataille d’experts : en conséquence, tant que ceux-ci ne sont pas tombés d’accord, aucune intervention n’est possible. Cette situation est intolérable, mais ne dépend malheureusement pas de la Ville. Il ne reste donc plus pour les usagers du marché que l’ascenseur panoramique. Il se trouve que de septembre à fin novembre cet appareil a fait l’objet de pannes récurrentes. À chaque fois, une demande d’intervention a été faite auprès de l’ascensoriste concerné, la société A2A, qui est intervenu dans des délais raisonnables. Fin novembre, cet ascenseur a de nouveau été en panne. Après quelques difficultés à identifier les causes de la panne, ce qui a conduit à des délais longs, le diagnostic a fait ressortir que le remplacement d’une poulie était nécessaire. L’ascensoriste l’a donc commandée en date du 9/01/23. Alors que les délais de livraison de la poulie ont été anormalement longs, l’intervention de remplacement a été programmée dès la réception. Lors du démontage, le technicien s’est aperçu que l’arbre soutenant la poulie était abîmé et nécessitait impérativement un réusinage. Ce type de problème ne peut malheureusement qu’être constaté qu’après démontage de la poulie. Ce qui, de fait, a provoqué encore un nouveau délai. Une nouvelle intervention a été programmée dès retour de l’arbre (dernière semaine de janvier). À la fin des travaux, lors de la remise en service de l’appareil, un défaut a priori d’ordre électrique est apparu, conduisant le technicien à devoir reprogrammer une nouvelle intervention le 30 janvier. Aujourd’hui, cet ascenseur fonctionne enfin normalement. Bien évidemment, même si elle ne peut en être tenue pour responsable, la Ville a bien conscience que la durée de ce désagrément pour les usagers, en particulier pour les personnes âgées ou en situation de handicap, n’était plus supportable ou compréhensible, d’autant plus que l’ascenseur du parking est également hors service. Ce dysfonctionnement prolongé va à l’encontre de sa politique d’un service public de proximité et de qualité. Ainsi, depuis la panne de fin novembre, la municipalité a mis une pression de plus en plus forte sur l’entreprise en charge de la maintenance de cet ascenseur (multiples relances téléphoniques, mails…) et a suivi l’évolution du dépannage avec attention. Il faut également savoir que lors de l’édification des halles du marché, inaugurées au printemps 2013, il a été fait le choix de certains équipements à bas coûts, pas forcément adaptés à un usage intensif comme cela peut l’être dans un bâtiment recevant du public en nombre. De surcroît, ces appareils sont fragilisés par notre environnement maritime (sable et air marin). À terme la question de leur remplacement devra sérieusement être posée. Panne des ascenseurs du marché : les explications de la mairie de La Baule

la baule+ 8 // Mars 2023 Témoignage ► L’ancien maire de La Baule raconte son parcours idéologique Yves Métaireau : « J’ai vécu des périodes très heureuses en cumulant plusieurs activités. » Yves Métaireau a été un homme public de premier plan sur la Presqu’île sur plusieurs décennies : élu pendant 40 ans, maire de La Baule durant 25 ans et président de Cap Atlantique pendant 20 ans, il relate son parcours dans un ouvrage intitulé « Les Tribulations d’un maire de France, de La Baule au monde », qui est disponible dans toutes les librairies de la Presqu’île. Dans ce numéro demars, nous abordons avec Yves Métaireau sa carrière politique, mais aussi sa construction idéologique. Un entretien exceptionnel où de nombreux habitants de la Presqu’île pourront découvrir des facettes inattendues d’Yves Métaireau. Dans notre prochain numéro, nous évoquerons sa carrière professionnelle, notamment sur le plan international. La Baule + : Dans votre livre, vous revenez sur votre carrière et vos rencontres importantes. Mais on reste un peu frustré car on aurait aimé avoir davantage de commentaires sur la politique internationale ou la politique intérieure… Yves Métaireau : Ce n’était pas vraiment un livre sur mes idées quant à la politique actuelle, y compris à l’international, puisque nous sommes au bord d’une guerre grave. Je voulais plutôt coucher mes mémoires et rappeler que j’ai passé une vie très heureuse à La Baule. J’ai été élu pendant 25 ans et, auparavant, j’avais passé 17 ans avec Olivier Guichard à me former à la vie publique. L’ouvrage débute avec l’élection de Jacques Chirac en 1995. Toutefois, vous auriez pu commencer dès 1981, avec l’élection de François Mitterrand qui correspondait sans doute à votre envie de faire de la politique… J’ai eu l’envie de faire de la politique en 1968, j’avais 22 ans. Il faut se rappeler que François Mitterrand et Pierre Mendès-France avaient été évincés par le Parti communiste, qui était le premier parti de France, Le général de Gaulle avait réalisé une Constitution très conforme à l’esprit français en indiquant que le président de la République devait être élu au suffrage universel, pour longtemps, afin de lui donner la possibilité d’agir en étant un recours en cas de difficultés dans notre pays. Le système constitutionnel hollandais ou britannique me paraît assez bon. Ainsi, lorsque vous vous êtes engagé en politique, ce n’était pas pour assurer vos fins de mois… Autrefois, on vivait pour la politique, mais aujourd’hui on vit de la politique. Je me suis engagé en politique, auprès d’Olivier Guichard, vers 1971, en lui proposant de faire sa campagne pour la mairie de La Baule. Vous êtes plutôt libéral, à l’inverse des gaullistes qui sont plus étatistes. Comment vous entendiez-vous avec Olivier Guichard ? J’étais très Algérie Française à une époque ! C’est d’ailleurs l’Algérie française qui a tracé ce clivage entre ceux qui sont allés à l’UDF et ceux qui ont rejoint le RPR… Très souvent, je croyais à ce que de Gaulle disait quand il parlait de la France de Dunkerque à Tamanrasset. Nous avons été nombreux à avoir cru en cela. J’ai été profondément choqué par l’exil des pieds-noirs et par le massacre des harkis par le FLN et les hommes de Boumediene, qui étaient des canailles pour la plupart. C’est réellement l’extermination de la Vendée qui était voulue par la Convention à l’époque Vous vous êtes aussi beaucoup intéressé aux guerres de Vendée et à la chouannerie… Les guerres de Vendée ont généré des héros. On remarque toujours que les circonstances de l’histoire créent des personnages exceptionnels. J’ai vu le film sur Charette. C’est un film qui retrace intégralement la vérité historique. Tous ceux qui pensent qu’il n’y avait pas une volonté de génocide en Vendée ne peuvent pas continuer à le dire, parce que c’est réellement l’extermination de la Vendée qui était voulue par la Convention à l’époque. La disparition de votre père vous a amené à vous rapprocher de la Presqu’île aumoment de votre service militaire… J’ai fait mon service militaire en devançant l’appel et j’ai fait mes études secondaires après. J’avais envie de bouleversement dans ma vie. Je ne m’entendais pas toujours très bien avec ma mère après la mort de mon père lorsque j’avais dix ans. Nous n’avions pas les mêmes goûts. Alors, j’avais décidé de partir et j’espérais même aller en Algérie. Finalement, il y a eu la signature des accords d’Évian et j’ai vécu l’échec du putsch des quatre généraux avec une certaine forme d’intérêt. Le référendum sur l’indépendance de l’Algérie a été sans appel, puisque 99 % des Français ont donné l’indépendance à l’Algérie. J’ai fait mes 24 mois de service et je ne le regrette pas. Vousévoquezaussi votre vie personnelle avec la rencontre de Claudine Métaireau. Tout s’est passé lors d’une soirée au cinéma. C’était le film « La Chinoise » de JeanLuc Godard. Vous nous donnez une leçon : si vous souhaitez courtiser une femme, allez voir un film nul ! Je suis tout à fait d’accord ! Je n’ai jamais été maoïste et, après avoir vu « La Chinoise», je n’avais plus du tout envie ni d’être maoïste, ni d’être de gauche... J’ai rencontré Claudine ce soir-là et nous nous sommes mariés un an plus tard. Il y a eu la rencontre avec Olivier Guichard : comment s’est-elle déroulée ? Il était ministre. La Baule lui avait donné un bon score aux législatives de 1967 et aussi après la dissolution de 1968. Olivier Guichard s’est dit que le docteur Dubois avait 76 ans et il lui a demandé avec délicatesse de prendre sa place. Le docteur Dubois a refusé tout net, en disant qu’il se présenterait aussi et qu’il essaierait de le battre. De mon côté, j’avais monté un groupe d’amis pour réagir à la chienlit de 1968 et j’avais été le voir dans sa permanence de Guérande en 1971. Il était notamment avec Michel Rabreau, qui allait devenir son suppléant, et Joseph Ricordeau, un ancien policier qui habitait La Baule, qui allait devenir son homme de confiance mais aussi son directeur de cabinet. Je lui ai proposé de mettre à sa disposition mes amis pour faire sa campagne municipale à La Baule, parce que j’avais une et par les groupes formés par Cohn-Bendit. D’ailleurs, j’ai été un élève de son frère à Saint-Nazaire. C’étaient des fils de bourgeois totalement anarchistes, dont les communistes se méfiaient énormément parce que l’occupation de la Sorbonne - avec la violence menée par ces anarchistes - n’était pas du tout dans la ligne du Parti. Mitterrand a essayé de reprendre la main, mais il n’a pas réussi. Il a été obligé d’attendre 1981 pour gagner contre Giscard, grâce à Jacques Chirac qui lui a donné un bon coup de main pour se faire élire. Votre réflexion révèle votre appartenance politique : vous en avez voulu à ces gaullistes de gauche… Je ne sais pas si l’on peut dire que Jacques Chirac était un gaulliste de gauche... C’était un radical-socialiste. Mais il détestait Giscard. Il y a eu cette lettre de Philippe Dechartre… Ce n’est un secret pour personne que Jacques Chirac a fait voter pour Mitterrand au second tour. Cela a toujours été la tactique du RPF et du RPR, avec ces gens de droite qui se détestent cordialement... Vous évoquez aussi la monarchie, avec une préférence pour un système proche de celui de l’Angleterre ou de l’Espagne…

la baule+ Mars 2023 // 9 certaine admiration pour l’homme. Il m’a regardé, il ne parlait pas beaucoup, et il m’a répondu « Pourquoi pas». Il avait des yeux bleus très impressionnants, avec un sourire. Ce n’était pas un engagement, mais j’ai senti que le courant passait. Vous précisez également que vous avez rencontré le SAC (Service d’action civique) et il reste encore important d’expliquer la situation de l’époque. Le SAC avait été créé par le général de Gaulle, au moment où les communistes s’apprêtaient à bloquer le pays, et il fallait instaurer une force civile parallèle pour débloquer les raffineries et les transports… Olivier Guichard m’avait demandé d’aller aider un député UNR de l’époque à Nantes. Je ne savais pas trop ce qui m’attendait. J’arrive à Nantes et on me demande d’aller voir le patron du SAC de Nantes qui tenait un restaurant vietnamien. C’était un ancien d’Indochine. Olivier Guichard faisait partie des barons du gaullisme, avec Jacques Foccart, et tous ces gens se connaissaient très bien. Le SAC m’a aidé sans faire de vagues, car il y a une différence entre le SAC dans le Midi de la France, qui s’est livré à des choses pas très recommandables, et le SAC du reste de la France que Jacques Foccart dirigeait très bien. Le service d’ordre était bien fait. J’avais aussi l’appui des jeunes de l’UJP et, finalement, Alexandre Bolo, contre toute attente, a été élu. Olivier Guichard m’a simplement dit en revenant à La Baule : « C’est bien, vous avez fait ce qu’il fallait, parfait. » Tout en travaillant par ailleurs, vous devenez maire de La Baule en 1995. Auriez-vous pu concilier cela aujourd’hui, alors que la fonction de maire devient de plus en plus technique et requiert de plus en plus de temps ? Il suffit de s’organiser ! J’avais demandé conseil à Olivier Guichard et il m’avait répondu : « Dans la vie, pour bien vivre, il faut être débordé ». Finalement, en s’organisant, quand un cadre a l’expérience des entreprises privées, il peut mettre cette expérience au service de la vie publique et ce n’est pas du tout négatif, notamment en termes de management du personnel et de gestion financière. La fonction de maire est très importante et je trouve que l’expérience que l’on acquiert dans un milieu professionnel privé est irremplaçable. On peut tout à fait, avec de la volonté, en étant engagé, cumuler deux ou trois métiers. Je sais que ce n’est pas la tendance aujourd’hui, mais j’ai été très heureux et j’ai vécu des périodes très heureuses en cumulant plusieurs activités. Comment envisagiez-vous le développement de LaBaule lorsque vous avez été élu ? J’ai toujours été un partisan de l’investissement qui dure Ce qui est important, c’est la fondation de la communauté d’agglomération parce que, sur les grands travaux et les équipements qui coûtent très cher, comme les piscines, l’eau potable ou les stations d’épuration, c’est justement l’intercommunalité qui doit pouvoir faire cela au service de l’ensemble des communes. J’ai été élu pendant quatre mandats. J’avais indiqué clairement que j’arrêterais au bout de 25 ans. J’ai passé des moments très heureux et agréables à la tête de cette mairie, où j’ai été réélu à chaque fois au premier tour. Propos recueillis par Yannick Urrien.

la baule+ 10 // Mars 2023 Maison ► Une entreprise familiale au service de votre rénovation intérieure L’enseigne d’aménagement intérieur, Atelier de la Cuisine, basée à Guérande, a été reprise il y a quelques années par Guéven Briand et ses parents, Ludovic et Vanessa. Quand on est dans la distribution traditionnelle, une reprise ne change pas grand-chose pour les consommateurs mais, comme cela pourrait être le cas pour un restaurant, dans l’aménagement intérieur et la fabrication de cuisines, il y a toujours une part de créativité et d’artistique, et chaque artisan apporte sa touche personnelle. Originaires de Bretagne Nord, les Briand ont toujours baigné dans l’univers de l’aménagement intérieur et de la cuisine, en travaillant pour de belles propriétés, notamment dans la région de Dinan et de Dinard. Ils ont voulu descendre vers le sud de la Bretagne et l’opportunité de reprendre l’Atelier de la Cuisine s’est présentée : « C’est une enseigne qui a une bonne réputation et dont les valeurs sont similaires aux nôtres, c’est-à-dire la précision, l’élégance et le travail bien fait. Donc, donc nous avons opté pour l’acquisition de ce portefeuille ». Guéven est attaché à cet esprit familial, d’abord parce que cela permet d’entretenir des relations de confiance avec les clients et aussi parce que c’est un gage de sérieux et de proximité : « La pose est réalisée par Ludovic. Nous suivons toujours les chantiers en direct. » Guéven, Ludovic et Vanessa se déplacent systématiquement pour chaque demande de devis : « On ne peut pas travailler sérieusement sans avoir pris les cotes et analysé les problèmes techniques. Cela doit se faire dès le premier rendez-vous, pour comprendre le chantier, et cela permet également aux clients, qui sont chez eux, de se projeter et de nous indiquer leurs envies plus facilement. » L’entreprise est en mesure de prendre en main la totalité de la rénovation d’une maison Notons que l’entreprise ne travaille pas seulement sur les cuisines, puisqu’elle est en mesure de prendre en main la totalité de la rénovation d’une maison ou d’un appartement, à l’exception du carrelage et de la toiture : « Quand on fait de la Des créations sur mesure à l’Atelier de la Cuisine ouest cuisine, on a forcément une culture transversale qui nous amène à travailler sur l’aménagement intérieur au complet, ce qui nous conduit à travailler sur la plomberie, l’électricité, la peinture, ainsi que la rénovation, ou la construction de salle de bain, dressing et tout autre agencement d’intérieur ». Donc, tout est fait en interne. La cuisine qui apparaît comme un îlot dans un espace de la pièce est très tendance La cuisine qui apparaît commeun îlot dans unespace de la pièce est très tendance en ce moment, contrairement aux cuisines classiques en U ou en L : « Nous travaillons toujours sur mesure et les gens peuvent venir découvrir nos créations au showroom de Guérande ». Par ailleurs, Guéven a fait le choix de travailler avec des fournisseurs français et allemands : « En électroménager, la gamme commence avec le groupe BSH (Bosh, Siemens, Neff), il y a également les marques Miele, Gaggeneau, et la marque suisse V-Zug qui équipe 95 % des foyers suisses. » Atelier de la Cuisine ouest, 13, rue de Brehany, 44350, Guérande. Tél. : 02 40 24 60 00 Courriel : contact@ ateliercuisineouest.fr

la baule+ 12 // Mars 2023 Loi SRU, loi Littoral, non-artificialisation des sols : les bonnes intentions deviennent un enfer pour ceux à qui cela aurait dû bénéficier ! Il arrive souvent que les meilleures intentions exprimées lors du vote d’une loi se retournent contre l’objectif initial. Le domaine du logement en est une illustration car, depuis des décennies, la technostructure empile les réglementations dans le but d’assurer l’accès au logement par les classes populaires et moyennes. Or, en réalité, l’offre diminue, les jeunes et les travailleurs ne peuvent plus se loger et ils sont obligés de faire des kilomètres en voiture pour se rendre à leur lieu de travail. Concrètement, on demande à une ville comme La Baule de produire des logements sociaux, tout en multipliant des normes qui visent à empêcher la réalisation de cet objectif. Franck Louvrier, maire de La Baule, a fait une déclaration importante lors de la séance du Conseil municipal du 24 février dernier, en évoquant la situation ubuesque dans laquelle se retrouve la commune : « Comme vous le savez, La Baule-Escoublac est assujettie à la loi SRU, Solidarité et Rénovation Urbaine, portant obligation à échéance de 2025 de détenir un taux de 25 % de logements locatifs sociaux calculé sur le nombre de résidences principales. Pour notre ville, le calcul est sidéral : pour atteindre cette proportion de logements sociaux, il faudrait en tout en faire sortir de terre 1774. La loi prévoit des obligations de rattrapage du déficit constaté, donnant lieu à un bilan de réalisation par période triennale. Conjointement, les communes présentant un déficit se voient imposer une pénalité calculée sur le nombre de logements sociaux manquants. Pour nous, cette pénalité de base est de 584 520 €. Ainsi, pour la précédente période triennale 2017-2019, nos obligations de production de logements sociaux étaient de 393, l’État ne tenant malheureusement pas compte du contrat PLH, Programme Local de l’Habitat, précédemment signé avec lui qui minorait cet objectif à 288. Au terme de ces trois années, le nombre de logements effectivement réalisés était de 200, soit 51 % de l’objectif SRU, mais quand même 70 % de l’objectif PLH… » Nous perdons toute latitude pour positionner des candidats ayant un lien avec La Baule Ce chiffre a été jugé insuffisant par les services de l’État, qui ont placé en décembre 2020 la ville de la Baule-Escoublac en constat de carence : « Cet arrêté n’a tenu aucun compte des efforts consentis par la commune, puisque nous sommes passés de 5 à 8 % de logements sociaux en trois ans. Les conséquences du constat de carence pendant toute sa durée d’application de trois ans jusqu’au 31 décembre 2023 sont les suivantes. D’abord, le transfert à l’État de la compétence du droit de préemption urbain. Pendant trois ans, l’État a donc la maitrise pour préempter des terrains sur le territoire communal en vue de réaliser des programmes de logements sociaux, en imposant la dépense à la charge de la commune. Ensuite, la perte des droits de réservation de la commune sur l’attribution des logements sociaux, qui sont de 20 %. Nous perdons ainsi toute latitude pour positionner des candidats ayant un lien avec La Baule-Escoublac, parce qu’ils y habitent déjà ou parce qu’ils y travaillent. Cependant, en concertation avec les bailleurs sociaux, des aménagements ont pu être trouvés, de sorte à sélectionner au mieux les candidats lors des commissions d’attribution. Puis l’obligation de disposer de quotas de logements sociaux dans les opérations immobilières. La loi contraint à réaliser 30 % de logements sociaux pour toute opération totalisant une surface plancher de 800 mètres carrés ou supérieure à 12 logements. Plusieurs opérations immobilières ont été menées depuis deux ans avec cette obligation, permettant la réalisation de 44 logements sociaux sur 145 nouvelles réalisations. Malheureusement, cet effort permet de maintenir le taux de logements sociaux autour de 8%, mais il ne permet pas de l’augmenter. Et surtout, Franck Louvrier : « Sauf évolution législative majeure liée principalement à la loi Littoral, il existe à La BauleEscoublac peu de réserves foncières d’étendue significative disponibles.»

la baule+ Mars 2023 // 13 la majoration de la pénalité SRU de 49 %. Cela correspond au déficit résiduel de l’objectif : 51 % réalisés, 49 % non faits. » Les illustrations sont nombreuses. D’abord, il y a la fameuse loi Littoral, qui est emblématique. Ensuite, la loi sur le zéro artificialisation des sols, qui empêche toute construction nouvelle sur certains terrains et vise à freiner la construction de maisons individuelles. Franck Louvrier a évoqué cette obligation de 30 % de logements sociaux pour tous les programmes neufs qui incite maintenant les promoteurs à créer des petits programmes. Pour quelles raisons? Nous avons déjà évoqué ce sujet sensible dans nos colonnes. Le constructeur doit réserver 30 % de logements sociaux dans un nouvel ensemble et, pour tenir son modèle économique, il doit augmenter le prix des logements neufs pour la clientèle non sociale. Imaginons un constructeur automobile qui devrait vendre des voitures à 10 000 euros pour être rentable, alors que la loi l’obligerait à en vendre 30 % à un coût moindre. Évidemment, s’il devait commercialiser 30 % de ces véhicules à 7 000 euros, par exemple, il répercuterait alors cette différence sur les autres clients, qui n’accepteraient pas de payer 11 000 ou 12 000 euros une voiture censée en coûter 10 000… C’est exactement ce qui se passe dans le domaine du logement neuf où, pour éviter d’être pénalisés par ce surcoût, les acquéreurs préfèrent maintenant investir dans des petits programmes pour payer le juste prix. Franck Louvrier a justement évoqué cette multiplication des lois et des normes qui empêche la commune de produire des nouveaux logements : « L’état de la programmation connue d’environ 180 logements permettait de ne couvrir que seulement 20 % de l’objectif à satisfaire, ceci en raison des nombreuses contraintes limitant l’urbanisation : PPRL zone inondable, zone patrimoniale, politique de protection des arbres, loi Littoral, contentieux et parfois même recours abusifs sur les permis de construire, etc. Conséquence immédiate: un nouvel arrêté pris par l’État le 31 décembre 2021 pour majorer de 49 % le montant de notre pénalité pour les deux années de carence restant à courir, soit une majoration de pénalité de 572 830 € jusqu’à fin 2023. » Malheureusement, « sauf évolution législative majeure liée principalement à la loi Littoral, il existe à La Baule-Escoublac peu de réserves foncières d’étendue significative disponibles, en dehors du foncier de près de 4,5 hectares actuellement occupé par les ateliers municipaux avenue Mermoz et du terrain avenue des Noelles qui réunit une surface d’environ 9000 mètres carrés, actuellement occupé par le service des fêtes et manifestations, lesquels devraient être déplacés à Kerquessaud à côté de la caserne des pompiers. » L’État multiplie les amendes, or cet argent ne sert pas à construire de nouveaux logements puisque l’État reconnaît que ses propres lois lui interdisent de le faire Franck Louvrier s’insurge contre cette situation kafkaïenne. L’État multiplie les amendes, or cet argent ne sert pas à construire de nouveaux logements puisque l’État reconnaît que ses propres lois lui interdisent de le faire. Et, pour les immeubles qui sortent de terre, l’État confisque à la ville le droit de choisir les locataires, ce qui fait que l’employé de la pharmacie, de la boulangerie ou du restaurant du coin n’est aucunement prioritaire dans les attributions de logements sociaux… Par ailleurs, la ville de La Baule a pris des arrêtés pour réglementer et limiter les locations saisonnières, en favorisant les locations à l’année. Cependant, il y a aussi les effets collatéraux de la loi Climat, qui n’a pas été évoquée par Franck Louvrier, un texte dénoncé par des organisations comme la FNAIM ou l’Unis qui observent que de plus en plus de petits propriétaires souhaitent sortir du marché de l’investissement immobilier à défaut d’avoir les moyens de rénover leur logement pour le mettre en location à l’année. Favoriser la mixité sociale à l’année Franck Louvrier se montre toutefois confiant depuis le vote, intervenu l’an dernier, de la loi 3DS (Différenciation, Décentralisation, Déconcentration et Simplification) qui apporte quelques assouplissements. En attendant, il réaffirme sa volonté de favoriser la mixité sociale à l’année et il souligne que la ville « a apporté une réponse forte au problème du logement des saisonniers avec notre projet d’aménagement de l’ancien camping municipal. »

la baule+ 14 // Mars 2023 La Baule + : Il y a dix, vingt ou trente ans, on aurait dit que votre discours est décalé et hors du temps. Cependant, n’assiste-t-on pas à un mouvement de balancier après la génération 68, la génération Mitterrand et la génération Chirac ? C’est-à-dire tous ceux qui ont plus de 40 ans et qui rejettent l’idée de Nation, pour retrouver une génération plus attachée aux idées patriotes ? Pierre de Villiers : Probablement. Votre question est importante. C’est la pertinence de la transmission qui est mon moteur. Il n’est pas facile d’être jeune aujourd’hui, notre période a des difficultés spécifiques, et je propose des points d’ancrage pour avancer en toute sécurité, avec efficacité. Je défends des qualités clés dans la période de crise que nous vivons, mais aussi quelques valeurs qui font leurs preuves au quotidien dans l’armée, puisque nous incorporons 25 000 jeunes chaque année. Je résume tout cela en disant qu’il faut revenir à quelque chose de simple. De la même manière que l’on aime ses parents, sa famille, son village et sa région, il faut apprendre à aimer la France. Je constate Politique ► Entretien exclusif avec l’ancien chef d’état-major des armées Pierre de Villiers : « Il faut apprendre à aimer la France. » Après quarante-trois années d’une carrière militaire qui l’a conduit à devenir chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers s’adresse aux jeunes dans son dernier ouvrage, intitulé « Paroles d’honneur : Lettres à la jeunesse ». Il souhaite leur transmettre ce qui se fait encore dans le cadre militaire, où l’on s’instruit pour vaincre, autour de principes de vie tels que le courage, le devoir et la fidélité. Pierre de Villiers répond aux questions de Yannick Urrien. « Paroles d’honneur : Lettres à la jeunesse » de Pierre de Villiers est publié chez Fayard. que les jeunes sont très sensibles à ce discours qui n’est pas un discours de process, de rationalisation, de gain de productivité ou d’intelligence... C’est d’abord un discours de tripes, de convictions et d’engagement. La maison individuelle, on en prend soin, elle nous a été transmise, on l’entretient avec bonheur, alors que la chambre d’hôtel n’est qu’un endroit de passage… Jacques Attali nous avait expliqué que les Nations n’existaient plus et que chaque pays n’était qu’une chambre d’hôtel. Comment faire prendre conscience que la Nation est notre maison ? C’est en train de se faire tout à fait naturellement. La pandémie a été un accélérateur formidable des différentes tendances. Cela n’a pas changé fondamentalement la bonne marche du monde, encore moins de notre pays, mais cela a accéléré toutes les tendances que nous observons depuis une dizaine d’années. J’étais en opérations en Afghanistan en 2006 et en 2007, je commandais 2 500 soldats de 15 pays différents, la plupart du temps des pays européens, et j’ai constaté que l’on pouvait travailler en coopération, au sein d’une coalition, sur ce qu’il y a de plus sensible, en allant même jusqu’au sacrifice suprême, c’est-à-dire donner et recevoir la mort, et c’est un test en grandeur réelle. En revanche, j’étais obligé de faire avec les Nations, car on ne pouvait pas commander un soldat turc comme un soldat italien, danois ou français. Si je n’avais pas su ce qu’était une Nation avant cette expérience, je l’aurais compris en étant sur place. On ne peut pas s’affranchir des Nations. Une Nation, c’est une communauté d’hommes et de femmes qui vivent ensemble sur un territoire, avec des valeurs communes. La patrie est la terre des pères et il faut revenir à ces choses simples. Je rencontre des jeunes qui ont entre 20 et 30 ans, de tous les milieux sociaux, dans les campagnes, les villes ou les cités, et ces jeunes attendent ce sentiment d’appartenance à quelque chose qui nous dépasse. Il ne vous a pas échappé qu’à l’issue de la finale de football perdue par la France, de nombreux jeunes sont allés sur les Champs-Élysées avec des drapeaux français, il y a quelques années, on aurait dit que c’était du nationalisme ou de l’extrémisme, alors qu’aujourd’hui on dit que les gens retrouvent la fierté française. Redonner notre fierté française, c’est aussi ne pas transformer notre histoire. On déforme notre histoire vers le mal quand on évoque la colonisation, en transposant la manière dont se sont comportés les Anglo-saxons, mais en oubliant Lyautey. Et l’on transforme aussi notre propre histoire vers le bien, par exemple en occultant ce qui s’est passé en Vendée lors de la Révolution… J’ai consacré ma vie au service de la France. Quand on est jeune officier, on réfléchit à tous ces sujets et je peux aller jusqu’à mourir pour la protection de la France et des Français. Les Français admirent leurs soldats, ce qui n’était pas le cas quand j’étais jeune en 1977 à Saint-Cyr. Il n’était pas bon d’être engagé au service des armées. Les choses ont changé et les gens ont besoin de cette appartenance, de ce drapeau, de cette patrie. Ce sont des mots qui ont une résonance que l’on a un peu laissée à l’abandon, captée par un certain nombre de gens qui en ont fait usage pour kidnapper ces concepts. Les jeunes d’aujourd’hui ont besoin de cette authenticité. Dans l’armée, nous n’avons pas de difficultés pour recruter 25 000 jeunes, garçons et filles, dans une société qui ne prône pas forcément le sens de l’effort, la rigueur, la discipline et l’obéissance. Vous évoquez souvent la nécessité de se faire respecter lorsque l’on est un dirigeant. Je vais me livrer à un exercice en Photo : Philippe Matsas

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