La Baule+

la baule+ 12 // Janvier 2023 Avec la mort de la reine Élisabeth et du roi Pelé, on ne peut pas dire que l’année 2022 ait été particulièrement réjouissante pour les têtes couronnées. Celles qui restent sont loin d’avoir autant marqué leur temps. Tout au plus des roitelets et des reinettes plutôt fades. Bien sûr, nous nous garderons d’oublier la glorieuse exception du roi des cons qui, lui, semble immortel. Chacun mettra là le nom qui lui convient. Les prétendants au trône ne manquent pas. En fait, il s’agirait plutôt d’un collectif, d’une internationale, non d’une personnalité unique concentrant sur sa personne l’intégralité des critères d’éligibilité. Le principe monarchique y perd ce que les apparences démocratiques y gagnent. Le sceptre en indivision, le partage équitable de la couronne. Synthèse improbable, mais synthèse tout de même. Ce n’est d’ailleurs pas la seule que nous aurions à observer en cette fin d’année car, jamais plus que maintenant, celle associant Noël et le Jour de l’An ne s’est à ce point imposée à nous. Oui, sans doute jamais davantage qu’aujourd’hui il n’aura été aussi indispensable de croire sacrément au Père Noël si l’on tient à s’aventurer à formuler des souhaits de prospérité pour le pays et sa population. À première vue, ça s’annonce mal. Le kilowattheure fait désormais de l’ombre à l’or en barre et le panier garni de la ménagère est en passe de se trouver indexé sur le montant du gros lot du super loto. La bougie et les fans de radis ont de l’avenir chez nous. Nos élites nous expliqueront que la bougie a une vertu à la fois écologique et spirituelle, car elle ne pollue guère tout en portant au recueillement, et que les fans de radis sont la panacée diététique que la science recherchait depuis l’invention de la soupe au chou. Nos élites ont en effet cette remarquable faculté de tout expliquer. Tout au long de 2022, ou peu s’en faut, l’alpha et l’oméga de nos tourments étaient à chercher du côté de la guerre en Ukraine. Que nous trouveront-ils pour 2023 ? Nous pouvons supposer qu’ils y travaillent avec ardeur et dans la fièvre, car il ne faudrait pas, tout de même, que nous en arrivions à considérer que nous nous trouvons engagés sur la pente sans retour du déclin, de la décadence, du déclassement. Ah non ! Ce serait verser dans l’horrible défaitisme des esprits inféconds et des âmes molles ! Nous n’en sommes pas là, allons donc ! Notre situation n’est pas à ce point dégradée, voyons ! Ce n’est pas comme si des médicaments hyper basiques manquaient dans les rayons, comme si les hôpitaux (et les prisons) refusaient du monde, comme si la médecine de ville frisait l’apoplexie, comme si l’école n’allait pas mieux que l’hôpital, comme si nos policiers vivaient avec un flingue sur la tempe en permanence, à la merci de sauvageons de troisième ou quatrième génération… Non, ce n’est pas n’est pas comme si, de choix désastreux en lâchetés idéologiques, on avait plombé délibérément notre indépendance énergétique nucléaire au profit de moulins à vent, intermittents fournisseurs d’électricité mais producteurs permanents du spectacle lamentable que nous avons sous le nez depuis nos rivages. Non, ce n’est pas comme si Ariane 5 ayant vécu et Ariane 6 se faisant attendre (et le plan b Vega C ayant fait long feu : à peine quatre minutes de vol avant de se perdre on ne sait où) on en était réduit à s’en remettre au milliardaire privé Elon Musk pour lancer nos propres satellites. Nous en remettre pareillement au milliardaire du même métal Bill Gates pour reprendre la technologie nucléaire d’avant-garde Super Phénix, devenue Astrid, dont nous étions les géniaux précurseurs, etc. Non, ce n’est pas comme si « souveraineté » et « génie français » n’étaient plus que des mots pour baratin électoral. Et ce n’est pas comme si on retrouvait un pognon de dingue tombé du ciel Qatar ou marocain dans les fouilles d’élites du parlement européen (bien sûr, il n’y a que cette instance politique et que ces rares brebis galeuses à être concernées par la corruption. Qu’on n’aille surtout pas s’imaginer qu’ailleurs aussi, d’autres mannes, dans d’autres poches… ?) Bref, il faut savoir raison garder et se convaincre que la situation est moins mauvaise que si elle était pire. Donc, demeurons optimistes. Et réservons notre pessimisme pour quand tout ira bien. Ce sera alors un luxe des plus agréables. Quelque chose me dit que ce n’est pas pour demain… Quoi qu’il en soit, une belle année à chacune, à chacun. Des éclats de bonheur sont là, à portée de nous. Il suffit de savoir les dénicher. Et s’en contenter… Humeur ► Le billet de Dominique Labarrière L’optimisme : le vaccin vedette 2023 (on y croit !) Labarrière en liberté sur Kernews En direct du lundi au vendredi entre 7h40 et 8h20 Retrouvez le podcast de l’émission sur le site kernews.fr

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