La Baule+

la baule+ 26 // Juin 2022 Humeur ► Le billet de Dominique Labarrière Des gens qui font du bien Si c’était une fable, cela pourrait s’appeler «Le gamin prodigieux et la vieille dame très digne ». Le gamin serait notre Kylian Mbappé. Prodigieux, il l’est, c’est certain. Ballon au pied, tout d’abord, mais pas seulement car, en ces temps où le dénigrement se porte si bien, sa venue au 20 heures de TF1 pour dire tout simplement l’amour de son pays, La France, et exprimer sa reconnaissance pour ce qu’il lui a apporté, relève aussi, aujourd’hui surtout, d’une certaine forme de prodige. Et de courage : on imagine sans peine comment ces propos ont pu être reçus au sein des communautés, des mouvances - racisées ou non - où l’on considère que la France est et restera à jamais coupable d’esclavagisme et de colonialisme, ce « crime contre l’humanité » pour reprendre le commentaire tout en finesse d’un autre jeune homme de précocité avérée. (On préférera les dribbles inspirés et fulgurants du premier, au but contre son camp du second). Merci Kylian, donc. Aussi, se prend-on à espérer que le nouveau ministre de l’Éducation ait l’excellente idée de faire diffuser dans les écoles, les collèges, les lycées ces quelques minutes d’entretien télévisé. Il n’est pas interdit de rêver. La vieille dame très digne est, bien évidemment, Sa Majesté Élisabeth II d’Angleterre. (Je tiens à préciser d’emblée qu’il serait vain d’attendre de moi la moindre once d’objectivité ou d’impartialité quand il s’agit de cette personne. Je suis comme marabouté. Elle me fascine. Je l’admire, je la vénère.) La voir sourire et applaudir à une parade équestre de son jubilé me fait du bien. Presque autant que les mots sains et simples de notre Kylian. Allez comprendre. Les rois (d’Angleterre et d’ailleurs) n’étant pas mes cousins, elle ne saurait être ma cousine. Pourtant, je m’autorise à la regarder comme un membre de la famille, une famille certes purement idéalisée, fantasmée, mais jamais elle ne me paraît vraiment étrangère. Cela tient sans doute à ce qu’elle incarne ce qui nous fait si cruellement défaut, à nous qui avons cru bon de trancher, très radicalement comme on sait, la question monarchique. Elle personnifie la permanence. Elle incarne la puissance symbolique mais bien réelle de ce qui dure malgré la furie et l’incertitude tellement angoissante des temps. De tous les temps. Elle se pare de couleur et de sourire pour se montrer au monde. Ce n’est rien et c’est beaucoup. C’est beaucoup, que cette sérénité affichée, immuable, imperturbable. Son pouvoir réside tout entier dans le fait qu’elle n’en exerce aucun. Son statut la protège de l’hystérie contemporaine du « faire », de l’action. On n’attend rien d’autre d’elle que sa présence au monde, son « être là », pour faire pompeux. Elle n’agit pas, elle ne juge pas, elle ne légifère pas, elle n’interfère pas. (Par exemple, il serait proprement inconcevable, toute reine d’Angleterre qu’elle soit, qu’elle intervienne pour sauver le poste et la gamelle de tel ou tel ministre en délicatesse. Suivez mon regard...) Voulez-vous que je vous dise, cette femme est l’être au monde le plus reposant qui se puisse imaginer. Elle se situe à une hauteur où - illusion peut-être bien ? - on respire un air plus vif, plus sain, plus tonique. Plus vrai. À propos de prise de hauteur, nous ne sommes pas, nous Français, en reste. Nous avons en la personne de Nathan Paulin, autre jeune homme assez prodigieux, le recordman du monde de la distance parcourue en marchant sur un fil, une sangle de rien du tout balayée par le vent. Deux kilomètres et quelques. Images vertigineuses. Exploit en tout point remarquable. Moi, pour qui grimper sur un tabouret équivaut à l’accomplissement de l’aventure humaine la plus extrême, ou peu s’en faut, j’en reste béat d’admiration. Français, donc ce record mondial, rappelons-le. La France, au fait, serait-elle donc terre de prédilection du funambulisme ? On peut se le demander. Il est vrai que nous avons quelques virtuoses de première grandeur. En politique, bien sûr. Tenez, rien qu’à l’Élysée. Tout l’art de l’en même temps ne s’apparente-t-il pas à la marche sur un fil ? Sauf que là, à la différence de la prouesse de notre recordman du monde, on ne voit pas bien encore où cela risque de nous conduire. Dans le cas de Nathan Paulin, il s’agissait de passer au-dessus de la baie du Mont Saint-Michel pour gagner la salle des cloches de l’abbaye. Destination clairement établie à l’avance. Oui, je sais, on me dira que, en matière de salle des cloches, le funambule de l’Élysée aura toujours le choix : la chambre des députés ou la salle du conseil des ministres. Ironie facile à laquelle je refuse de m’associer. Francine Godet Magnétiseuse - Guérisseuse - Rebouteuse Depuis 2002, j’apporte mon aide dans tous les domaines de la santé Tél. : 06 95 01 97 79 De mes Mains avec mon Coeur. Tarif libre Sur RDV au Centre de Bien-Être et de Santé 4 avenue du Bois d’Amour 44500 LA BAULE Dominique Labarrière et Fabienne Brasseur : 6h30 - 7h Rediffusion : 8h15 - 8h45 Du lundi au vendredi : une matinale 100% Info

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