La Baule+

la baule+ 2 // Juin 2022 Gildas Morvan est à l’origine d’une nouvelle association : Les sauveteurs secouristes de la Presqu’île de Guérande. Les objectifs de cette structure sont les suivants : assurer la protection des populations locales au travers demissions de sécurité civile, de tenue de postes de secours et d’actions de formation, être au plus proche de l’événementiel local lors de manifestations culturelles et sportives, et développer le sauvetage sportif. Par la signature de conventions, l’association souhaite établir un maillage local avec les communes de la Presqu’île, afin d’amener un support dans le cadre de missions de sécurité civile. Sur le plan opérationnel, il s’agit de répondre aux besoins de la Presqu’île guérandaise en termes de postes de secours au profit d’associations, d’entreprises ou d’institutions, les événements étant en nombre important sur ce secteur, qui est riche en manifestations sportives et culturelles. Sur le terrain, les moyens déployés sont adaptés à la configuration de l’événement, pour le confort des victimes, des secouristes et la sérénité de l’organisateur. Contact : contact. sspig@gmail.com La Baule + : Au début de cette année, vous avez créé une association de sauveteurs secouristes afin de proposer une alternative aux structures nationales. Quel premier bilan tirez-vous de votre action ? Gildas Morvan : Les choses sont allées beaucoup plus vite que nous le pensions et nous sommes très demandés, pour des activités sportives ou des spectacles, avec la reprise après la crise sanitaire. Concrètement, vous n’avez pas un numéro de téléphone où l’on vous appelle en cas de problème, mais vous intervenez sur des opérations précises… Absolument. L’idée n’est pas de nous substituer aux services publics. Nous sommes simplement des secouristes. Il n’y a pas de médecins, nous faisons simplement de la prévention et nous sommes là si jamais un accident survient. Par exemple, si une association organise une course de natation, elle Création des Sauveteurs secouristes de la Presqu’île de Guérande peut faire appel à vous… C’est souvent le cas et nous allons couvrir plusieurs événements de ce genre cet été. Nous pouvons intervenir sur des courses, des randonnées ou des spectacles, bref tous les événements qui amènent du public. Nos bénévoles sont formés pour le secours en mer ou le secours terrestre. Nous avons le même référentiel de formation que les pompiers et notre objectif est d’atteindre le même niveau que les pompiers. Faut-il être un sportif de haut niveau pour vous rejoindre ? Absolument pas. Nous avons des bénévoles de tous les âges. Il faut simplement avoir une bonne motivation et l’envie de rendre service. Comment assurez-vous votre financement ? Nous nous autofinançons et nous allons finir l’année avec un bilan positif, ce qui nous permettra de réinvestir dans du matériel. Nous sommes une association à but non lucratif. Toutes les prestations qui sont payées par les associations sont réinvesties dans du matériel. Toute l’équipe est bénévole, mais nous devons consommer du matériel, acheter de l’essence, nourrir les bénévoles pendant les opérations et acheter les consommables qui sont nécessaires sur les postes de secours. Il faut savoir qu’un défibrillateur coûte déjà 1 500 €. Nous faisons aussi de la formation pour le grand public. Pour nos interventions, nous sommes certainement les moins chers de la Presqu’île. Cela permet-il de décharger les secours professionnels, qui peuvent être plus utiles sur de gros accidents ? Effectivement, nous sommes les premiers intervenants. Malheureusement, nous avons été amenés à faire du massage cardiaque. Dans ce cas, on se met immédiatement en relation avec les services de secours. Ils sont rassurés de savoir qu’il y a déjà une équipe compétente sur place pour prodiguer les premiers soins et nous assurons la surveillance et le maintien de la victime tant qu’ils ne sont pas arrivés. Peut-on dire que vous êtes une sorte de SNSM terrestre ? Le principe est le même. La différence, c’est que l’on appelle dans l’urgence la SNSM, ils sont pratiquement intégrés aux secours publics. Nous sommes plutôt, à notre échelle, comme la Protection civile ou la Croix-Rouge. Il faut raviver l’esprit du bénévolat Qu’est-ce qui vous a incité à vous lancer dans cette aventure ? J’ai déjà une quinzaine d’années de protection civile derrière moi. J’ai connu un modèle et je me suis dit qu’il y avait sans doute un manque à la suite de la crise sanitaire. L’État a demandé aux associations d’assurer les prélèvements pour les tests, c’est une très bonne chose, mais les associations ont dû salarier des gens pour assurer une continuité de service. C’est cette partie qui m’a un peu fâché et j’ai décidé de rompre avec ce genre de pratiques, pour revenir aux fondamentaux de l’association de sécurité civile. Il faut raviver l’esprit du bénévolat, mais aujourd’hui c’est très compliqué. Propos recueillis par Yannick Urrien.

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