La Baule+

la baule+ 14 // Juin 2022 N’est-ce pas unemanière de remettre en cause la propriété privée ? C’est une conséquence tout à fait exacte, mais au départ, c’est le pessimisme, la croyance en la nocivité de l’homme et que les choses peuvent aller de plus en plus mal. Malthus a bien dit que comme la population augmente, les récoltes augmenteront moins vite, donc on ira vers des famines épouvantables. Or, c’est exactement l’inverse qui s’est produit. Les récoltes ont été multipliées. Donc, la famine n’a pas lieu d’être, d’autant plus que la population mondiale est entrée dans une phase de régression puisque la natalité n’a jamais été aussi faible dans des pays comme la Chine, l’Inde ou en Afrique du Nord. Il y a quarante ans, au Maroc, la moyenne était de six enfants par femme, contre deux aujourd’hui. Donc, le mythe que l’on va manquer de nourriture, parce qu’il y aura de plus en plus de monde sur la planète, est faux. La population de la planète va plafonner, à l’exception de l’Afrique subsaharienne. Ailleurs, le problème de tous les pays, c’est qu’il n’y a pas assez d’enfants. Quand le Guatemala et le Zimbabwe envoient des représentants, ce sont des représentants diplomatiques ! Que reprochez-vous au GIEC ? C’est un mécanisme diabolique, mais très professionnel. Vous faites travailler de vrais experts, qui sont de bonne foi dans leur immense majorité. Mais un expert peut être spécialisé dans la chimie de la haute atmosphère, alors qu’un autre sera spécialisé dans le fonctionnement des panneaux photovoltaïques et un troisième sera spécialisé dans la physique de fonte des glaciers… Vous avez des dizaines de spécialités. Un expert, c’est quelqu’un qui connaît parfaitement son domaine, mais qui ne connaît pas les autres... En faisant travailler des experts, vous produisez des rapports qui ont entre 1 000 et 4 000 pages, avec plein de graphiques qui sont illisibles par nature. Ensuite, il y a une synthèse du rapport qui est faite par le bureau du GIEC qui est un clone de l’ONU. Il y a 195 pays à l’ONU, il y a donc 195 pays au GIEC qui délèguent des représentants. Pour ne pas faire de jaloux, on retrouve la moitié de personnes originaires de pays développés et l’autremoitié est originaire de pays en développement. Mais qui sont ces gens ? Quand le Guatemala et le Zimbabwe envoient des représentants, ce sont des représentants diplomatiques ! Certes, mais Télérama vous accuse de racisme en expliquant que vous vous moquez des experts du Zimbabwe... Je peux aussi citer des experts de pays développés. Cette notion de climatologue n’a pas de sens. Alors, au moment de la conclusion, vous arrivez à des communiqués qui sont sans aucun rapport expliquant que la mer ne va pas cesser de monter et que nous aurons de plus en plus d’ouragans… Quel est le rapport entre ce communiqué de presse qui fait le tour du monde et le travail des experts à la base ? Aucun. Vous démontrez que l’on ne peut rien faire, puisque ces grands pays, comme la Chine ou l’Inde, qui représentent la quasi-totalité de la population mondiale, n’appliquent absolument pas les recommandations du GIEC… J’ai un article, daté du 26 avril, qui indique que la Chine augmente la production de charbon, en battant tous les records, et qu’elle continue à inaugurer une centrale à charbon par semaine. Pendant ce temps, on nous explique que nous devons nous serrer la ceinture et ne plus prendre l’avion pour sauver la planète... On est sorti du domaine du réel ! C’est la victoire de ces prophètes qui ont inventé un monde et qui ont réussi à prendre le pouvoir au sein des grands organismes internationaux. C’est triste, nous vivons un retour au Moyen Âge. Galilée a failli être brûlé parce qu’il osait soutenir que ce n’est pas le Soleil qui tournait autour de la Terre, mais la Terre qui tournait sur elle-même. Quelle est la solution, si l’on ne peut pas réduire ces émissions ? Vous préconisez de développer les recherches, plutôt que d’engager des dépenses massives dans les éoliennes… Le mot « solution » indique qu’il y a un problème : je dirais plutôt qu’il n’y a aucune évidence qu’il y ait un problème. L’évolution de la température que l’on connaît actuellement n’est pas différente de celle que l’on a connue dans le passé. Du temps de l’an mille, il faisait certainement plus chaud qu’aujourd’hui et c’est pour cela que l’on a pu construire des cathédrales. Ensuite, au petit âge glaciaire du temps de Louis XIV, la mer gelait et il y a eu deux millions de morts de faim, car il n’y avait plus de récoltes. La température remonte maintenant, et c’est tant mieux. De plus, on n’a aucune preuve que cela ne se remette pas à baisser dans les années qui viennent, car tous les modèles présentés se contredisent les uns les autres. Ma vision des choses est la suivante. Premièrement, on ne peut pas se passer de pétrole, de gaz naturel et de charbon. Deuxièmement, si l’on ne peut pas s’en passer, il faut donc voir quelles sont nos réserves. Celles-ci nous amènent au XXIIe siècle. Quand est-ce qu’il y aura un vrai problème? A priori, à la fin du siècle. C’est pour cela que je dis : faisons des recherches, mais ne dépensons pas l’argent inutilement. Propos recueillis par Yannick Urrien. ChristianGérondeau : « Faisons des recherches, mais ne dépensons pas l’argent inutilement. » Le livre de Christian Gérondeau a été numéro 1 des ventes sur Amazon en mai 2022

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