La Baule+

la baule+ 10 // Janvier 2022 Il y a eu de nombreux travaux avec des témoignages de gens qui ont connu un moment de mort physique, après un accident, par exemple, et ces expériences de mort imminente amènent toujours aux mêmes conclusions sur la chaleur, la lumière, l’âme qui s’envole… Nous avons hésité à mettre des chapitres sur les expériences de mort imminente. On en parle un peu, en soulignant que ce sont des champs du savoir qui sont très importants, mais il y a encore des débats, même si c’est relativement tranché vu le nombre d’expériences de mort imminente dans tous les coins du monde et dans toutes les cultures. Les gens font les mêmes types d’expérience et, avec les outils de réanimation, on s’aperçoit que l’esprit n’est pas uniquement une production des neurones et qu’il y a quelque chose d’autre. Il y a des gens qui contestent encore cela. Alors, nous avons essayé d’évoquer des points qui sont incontestés. Mais cela va dans le même sens. Il y a un début et une fin à notre univers et, selon les calculs, nous nous situerions à mi-chemin ? Nous sommes au tout début. Il s’est passé 13,8 milliards d’années depuis le big-bang et, si l’on rajoute 13,8 milliards d’années, on est à peu près dans le même genre d’univers, mais ce serait beaucoup plus. Mais mon calcul porte depuis le début des civilisations… Effectivement, combien de temps l’homme va-t-il pouvoir vivre sur Terre au rythme où l’on saccage tout? Ce qui est certain, c’est que l’on ne durera pas autant que les dinosaures qui ont vécu sur la terre 160 millions d’années. Si l’on rajoute encore 1 000 ans, ce sera déjà très bien, avec tout ce que l’on a comme capacité à détruire la planète avec nos technologies et nos bombes nucléaires. Si l’on s’abstient de faire cela pendant 1 000 ans, ce serait déjà d’une grande sagesse... La probabilité de trouver un espace vivable comme la Terre est extrêmement faible Votre livre apporte aussi quelques désillusions à ceux qui investissent des milliards pour tenter d’aller s’installer dans un autre univers afin de repartir à zéro… Il y a un chapitre que nous avons écrit et que nous n’avons finalement pas publié, sur le principe anthropique de la Terre : c’est-àdire que nous avons regardé à quel point notre planète est complètement privilégiée pour que la vie puisse exister. C’est un concours de circonstances absolument fascinant, qui concerne sa place dans la galaxie, dans le système solaire, le fait qu’il y a d’autres planètes qui servent de paratonnerre, comme Jupiter contre les météorites. Il y a aussi la distance du soleil qui est la bonne, le soleil qui est une étoile de bonne taille, la lune qui est absolument nécessaire, la composition de l’intérieur de la Terre qui est absolument nécessaire, et j’en passe… Tout cela pour dire que la probabilité de trouver un espace vivable comme la Terre est extrêmement faible et l’on voit bien, avec les problèmes climatiques actuels, que si l’on augmente de 1 ou 2 degrés, tout le monde est en panique. Donc, le spectre dans lequel la vie est possible est totalement improbable. Comme il y a 2 000 milliards de galaxies et, dans chaque galaxie, il y a 1 000 milliards d’étoiles, les gens pourraient nous dire qu’il est normal que dans cet immense champ de l’univers observable, il y ait quelques espaces propices. Ce n’est pas tout à fait faux. Mais, dans ce qui nous est accessible, c’est-à-dire le système solaire, il n’y a aucune chance pour que l’on puisse trouver un espace aussi bien fait que la Terre. Donc, il sera très dur d’aller vivre ailleurs. Il y a des questions écologiques qui sont valables et des questions qui sont complètement saugrenues En suivant vos travaux, on comprend que l’on ne saura pas modifier l’évolution de la Terre. Ainsi, si le niveau des océans doit monter, on ne pourra rien faire… C’est quelque chose que je n’ai jamais compris. J’ai travaillé pour le service hydrographique et océanographique de la Marine. Sur le dernier siècle il y a dû y avoir une montée de 10 centimètres des océans et si, dans les prochains siècles, cela montre de 20 centimètres, je ne vois vraiment pas où est le problème. Même si c’est 1 mètre, cela ne changerait pas grand-chose à l’humanité. Il y a des questions écologiques qui sont valables et des questions qui sont complètement saugrenues : or, cela fait partie des questions complètement saugrenues... La nécessité de respecter l’ordre naturel, les lois naturelles, respecter la vie… Évoquons les conséquences politiques de votre livre : il ne serait plus de mise que nos gouvernants abordent l’avenir de nos civilisations en faisant semblant d’écarter les questions spirituelles ? Le problème de l’existence de Dieu, ce n’est pas seulement une question rationnelle, c’est une question politique qui a des implications un peu partout. Si Dieu existe, ce n’est pas seulement la bonne nouvelle que l’on a potentiellement une vie éternelle après : c’est aussi la nécessité de respecter l’ordre naturel, les lois naturelles, respecter la vie… Cela donne de l’espérance avec la vie éternelle, mais il y a aussi des conséquences que certains ne voudraient pas trop entendre, parce qu’ils voudraient faire n’importe quoi avec notre planète et notre humanité. Cette question n’est pas à étudier seulement sous l’angle rationnel, elle doit aussi être étudiée sous l’angle passionnel. On pourra donner toutes les preuves que l’on veut, mais il y a plein de gens qui ne voudront même pas les entendre. D’ailleurs, un savant, dans le livre, reconnaît que l’hypothèse de Dieu est la seule qui réponde au problème, mais il dit qu’il ne l’acceptera jamais, parce qu’il ne veut pas croire en Dieu et il choisit plutôt ce qui est impossible à croire. En plus, c’est un prix Nobel ! Donc, cela doit amener les politiques à se remettre en cause sur le sens de la vie humaine, de la conception à la vieillesse… Bien sûr, si l’on est le fruit d’une volonté, d’un réglage et d’un lancement dans l’existence qui est celui d’un être tout-puissant, supérieurement intelligent et qui veut que l’on soit là, il faut peut-être respecter cela. Et cela permet de donner au bien et au mal une certaine assise et un caractère sacré à la vie que l’on reçoit de l’extérieur. Il y a, bien sûr, des implications politiques. Il y a toutes les raisons de penser que le catholicisme est ce qu’il y a de plus rationnel Que sommes-nous par rapport à Dieu ? Sommes-nous reliés ? Sait-il si nous sommes en conformité avec le bien ? À l’inverse, sommes-nous comme de minuscules insectes, donc le fait qu’ils se comportent bien ou mal ne changerait pas grand-chose ? C’est une question très intéressante. J’ai ma conviction personnelle, je suis catholique, donc c’est assez clair pour moi. Il y a toutes les raisons de penser que le catholicisme est ce qu’il y a de plus rationnel aussi. Pour le défendre valablement, il faudrait faire une enquête sérieuse en expliquant pourquoi d’autres hypothèses sont très faiblement probables et cela ferait l’objet d’un autre livre. Einstein n’avait aucune conviction au début. Il était juif, mais élevé dans une école catholique. Or, en contemplant l’univers par la science, il en a déduit qu’il y avait une intelligence infiniment supérieure devant laquelle chacune de nos intelligences est un néant dérisoire. Il avait vu cette intelligence d’un créateur. Mais, du point de vue de la Bible, il ne croyait pas du tout que ce Dieu pouvait s’intéresser à lui en appréciant ses bonnes actions ou en éprouvant ses péchés. Il n’avait pas étudié la deuxième question, la Bible et la théologie, mais c’est autre chose. Dans notre livre, nous répondons à la première question, à savoir qu’il y a un Dieu et, ensuite, il y a une autre question sur la nature de Dieu. Pour moi, les réponses sont assez simples, mais chacun doit faire son enquête. On parle de votre livre dans le monde entier. En France, ce sont les journalistes religieux qui vous ont le plus interrogés. À l’inverse, j’ai pu observer que chez les musulmans et les juifs, la religion est tellement imprégnée à la politique que vous avez eu des retombées médiatiques dans l’équivalent des journaux télévisés… Le Gilles Bouleau du 20 heures d’Al Jazeera a ouvert son journal en expliquant que des scientifiques venaient de prouver l’existence de Dieu : on n’imaginerait pas cela en France… Olivier Bonnassies : « Il n’y a aucune chance pour que l’on puisse trouver un espace aussi bien fait que la Terre. »

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEyOTQ2