La Baule+

la baule+ 8 // Avril 2022 Vous aimez notre pays, vous devez être meurtri de cette situation… Je souffre énormément. Mais il ne faut jamais perdre l’espérance. Alors, j’essaie d’expliquer aux gens comment la réalité fonctionne. Je pars du principe qu’un citoyen bien informé est un citoyen qui votera comme il faut et qui fera ce qu’il faut. Je suis tout à fait partisan du référendum d’initiative populaire, comme en Suisse, pour rendre la parole au souverain, c’est-à-dire au peuple. La classe politique est ainsi faite que c’est devenu une classe, au sens marxiste du terme, qui a pris le pouvoir et qui l’exerce à son avantage en pillant la France. On voit des gens préconiser de boycotter Leroy Merlin et Auchan, parce que ces entreprises ne veulent pas quitter la Russie… Peuton comprendre aussi que l’émotion l’emporte sur le raisonnement ? C’est la vérité. Je vais vous raconter une anecdote qui m’a beaucoup servi dans la vie. Le plus grand économiste de tous les temps, Joseph Schumpeter, quelqu’un d’absolument prodigieux, raconte dans une biographie qu’il était dans un café à Vienne en 1920 et qu’il rencontre Max Weber, le plus grand sociologue allemand. Schumpeter explique qu’avec les mesures prises par la Russie à l’époque, justement en Ukraine, il y aura une famine épouvantable et des millions de morts. Cela s’est exactement produit de cette manière un ou deux ans plus tard. Max Weber se met à crier en disant que ce n’est pas possible et que l’on ne peut pas laisser faire ça. Il se met à crier tellement fort, donc il est dans l’émotionnel, que Schumpeter prend son manteau et sort. Quelqu’un lui demande ce qui vient de se passer et Schumpeter répond : « Je n’ai jamais vu un homme aussi bien élevé crier aussi fort dans un café ! » Je veux dire que si vous vous laissez aller au sentimentalisme, vous allez faire des bêtises toute votre vie. Vous devez raisonner, réfléchir, savoir ce qu’il faut faire et ne pas tomber dans la moraline. J’essaye d’expliquer aux gens ce qu’est la réalité et c’est ensuite à eux de prendre leur décision. La morale collective n’existe pas. Si ces gens pensent qu’ils doivent boycotter Leroy Merlin, qu’ils le fassent, mais à ce moment-là cela met 30 000 familles au chômage en Russie, et aussi beaucoup de familles en France puisque nous ne vendrons plus nos produits là-bas… On sort de deux ans de crise sanitaire avec le « quoiqu’il en coûte » : ne sommes-nous pas en situation de trop grande fragilité pour affronter les conséquences de cette guerre ? Évidemment. Vos lecteurs doivent comprendre que vous pouvez avoir des hausses de prix lorsque la récolte n’est pas bonne. Le prix du blé monte pendant un an, c’est normal. Quand la récolte est meilleure, les prix baissent. Mais si, dans l’intervalle, vous avez augmenté la masse monétaire en faisant marcher la planche à billets, en doublant ou en triplant la quantité de monnaie, cela se transforme en inflation et les prix vont continuer de monter de façon structurelle. Nous étions dans une phase inflationniste, la Banque centrale a fait n’importe quoi depuis deux ans, il y a une quantité de monnaie qui a doublé ou triplé, et la guerre arrive à ce moment-là avec les prix qui augmentent. Il ne faut pas s’imaginer que les prix vont baisser. Cela va continuer de monter. C’est un mouvement de fond qui ne va pas s’arrêter. Va-t-on être confronté à une crise proche de celle de 1929, avec les classes moyennes qui seraient ratiboisées ? Est-ce de l’exagération de faire un tel parallèle ? Pas du tout. La Commission européenne a fait des études à long terme, qu’elle a publiées d’ailleurs, en disant que dans les sept ans qui viennent il va falloir baisser notre consommation d’énergie de 17 %. Vous avez une adéquation parfaite, à savoir un taux de corrélation de 99,5 %, entre la quantité d’énergie et le PIB. Cela veut dire que la Commission européenne organise une baisse du niveau de vie de 17 % sur les dix ans qui viennent. Ils ne s’en cachent même pas ! Les grands prêtres trouvent que le peuple vit trop bien. Il doit donc être ramené là où il doit être : c’està-dire juste audessus de la misère En clair, c’est comme si l’on retirait 340 € par mois à quelqu’un qui gagne 2000 € par mois… C’est ce qui va se passer et c’est ce qu’ils veulent, parce qu’il faut sauver Gaïa. Il faut sauver la Terre... On est dans une nouvelle religion où les grands prêtres trouvent que le peuple vit trop bien. Il doit donc être ramené là où il doit être : c’est-à-dire juste au-dessus de la misère. Si le peuple accepte de se faire massacrer, eh bien, la France disparaîtra. Propos recueillis par Yannick Urrien. Charles Gave : « La Commission européenne organise une baisse du niveau de vie de 17 % sur les dix ans qui viennent. Ils ne s’en cachent même pas ! » La mobilisation des Baulois pour les réfugiés de la guerre en Ukraine a été exceptionnelle, que ce soit à travers la collecte de produits de première nécessité, ou la mobilisation pour accueillir des familles. Des premières familles ukrainiennes vivent déjà à La Baule, et un jeune garçon, Yelesei Izotov, hébergé avec sa maman par une famille bauloise, a pu intégrer une classe de CM1 à l’école Paul Minot. Franck Louvrier, maire de La Baule, indique que « deux autres petits Ukrainiens, du niveau collège, ont aussi été réorientés sur Grand Air, situé à proximité de leur domicile d’accueil. » Le maire de La Baule remercie vivement les Baulois pour leur mobilisation: « Nous avons collecté 180 mètres cubes de dons, soit plus de 40 tonnes d’articles: produits d’hygiène, produits pour bébé, couches, matériel de secours, matériel médical, médicaments, duvets/ sacs de couchage… Cette opération a duré du 4 au 18 mars dernier, avec 15 points de collecte répartis sur l’ensemble de la commune, entre bâtiments municipaux, écoles et commerces. Nous avons également été au sein des ateliers municipaux le point de centralisation des collectes de 8 autres villes des environs, comme Le Croisic, Herbignac et même Pornic. Les dons ont ensuite été acheminés vers la Protection civile à Nantes. Le 12 mars, quatre camions de la Ville ont ainsi fait un premier voyage. Un autre camion est parti mardi dernier dans la même direction. L’acheminement des dons vers l’Ukraine est ensuite du ressort de la Protection civile. Un premier convoi de camions est déjà parti là-bas le lundi 14 mars. » Cependant, la collecte de dons est interrompue : « À la demande de la Protection civile, nous ne sommes plus point de collecte, car il est difficile actuellement de savoir comment la situation va évoluer et donc de s’organiser. Ils sont actuellement en flux tendu face à l’importance de dons et à la difficulté de les acheminer » conclut Franck Louvrier. La Baule : 40 tonnes d’articles récoltés pour l’Ukraine

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEyOTQ2