Le Festival de Cinéma et Musique de film de La Baule s’est déroulé le premier week-end de juillet. Stéphane Malhaire revient sur l’origine de cette manifestation : « Il y a une dizaine d’années, en discutant avec Sam Bobino, il m’a dit que ce serait bien de faire un festival. Je lui ai répondu qu’il y avait eu un Festival du film européen à La Baule, à l’époque d’Olivier Guichard, mais que le succès n’avait pas été au rendez-vous. Pourtant, nous sommes dans un endroit magique et nous avons toutes les infrastructures pour créer un festival... Nous avons présenté le projet à Pierre Sastre, premier adjoint au maire de La Baule à l’époque, et il a décidé de nous donner une chance avec Yves Métaireau. Maintenant, cela fait huit ans ! ». L’objectif est de « maintenir le festival ouvert sur la ville, en étant accessibles. On fait participer les scolaires et le prix du passe est très raisonnable. » Sam Bobino ajoute : « Nous avons la chance d’avoir un festival qui est un grand festival, mais ce n’est pas encore un très grand festival comme Cannes et nous n’avons donc pas besoin de mettre des barrières entre le public et les talents. Les talents sont très accessibles et on peut les croiser dans les rues de La Baule. C’est vraiment l’ADN du festival ». la baule+ 34 // Août 2022 People ► L’actrice à l’honneur lors du Festival de Cinéma et Musique de film de La Baule Mélanie Doutey : « Je suis venue pendant plusieurs années à La Baule. » La Baule + : On croise souvent votre père, Alain Doutey, à la gare de La Baule : connaissez-vous La Baule aussi ? Mélanie Doutey : Effectivement. Vous êtes bien renseigné ! Je suis venue pendant plusieurs années à La Baule, parce que mes parents y avaient un petit appartement. J’ai pu découvrir la plage et j’ai de nombreux souvenirs. Les paysages sont magnifiques. J’ai aussi de bons souvenirs gourmands. Ce sont d’abord des souvenirs familiaux. On dit souvent que vous êtes une actrice de caractère, comme l’étaient les grandes comédiennes du milieu du XXe siècle. On a l’impression que vous appréciez cette époque que vous n’avez pas connue… J’ai connu cette époque indirectement, grâce à de très nombreux films. J’ai vu tous ces grands acteurs. J’ai même eu une fascination pour le cinéma muet. D’ailleurs, l’un de mes premiers films était un film muet : c’était un film de Gabriel Axel, « Leïla », et je trouve que l’on apprend énormément de choses en faisant du cinéma muet. En plus, le noir et blanc est un révélateur de lumière vraiment extraordinaire. Votre premier film important était avec JeanCharles Tacchella, une grande mémoire du cinéma… Oui. Il a commencé sa carrière comme journaliste spécialisé dans le cinéma. C’est lui qui m’a donné mon tout premier rôle au cinéma dans le film « Les gens qui s’aiment » avec Richard Berry. Il avait été d’une patience et d’une tendresse incroyables, car j’avais énormément le trac. Je ne voulais pas décevoir mes deux parents qui sont acteurs. Qu’est-ce qui vous a séduite dans ce métier ? Mes parents m’ont transmis le plaisir du mot, le plaisir de la phrase, le plaisir de la littérature et le plaisir de faire parler un auteur. Mes parents sont très littéraires. J’ai retardé ce moment le plus tard possible, parce que j’ai fait des études d’histoire de l’art. J’avais d’abord envie de m’orienter vers l’art plastique, mais le fait d’être comédienne m’a très vite rattrapée. L’entrée au Conservatoire a confirmé cela. Vous venez de tourner dans le nouveau film d’Alexandra Lamy qui sortira à la rentrée… Ce film devrait sortir en septembre ou en octobre. C’est sa première réalisation. Elle traite d’un sujet très sensible et de façon magnifique. Elle a mis toute sa lumière et tout son espoir pour parler des femmes. Alexandra est une personne qui m’est très chère. C’est une grande réalisatrice en devenir. Vous avez également interprété le rôle de la mère de Marcel Pagnol dans le film « Le temps des secrets » de Christophe Barratier… Nous avons tous été bercés par les œuvres de Marcel Pagnol, comme « Le château de ma mère » ou « La gloire de mon père ». J’ai lu toute sa littérature à l’école. Il y a aussi les films d’Yves Robert qui étaient magiques. C’est impressionnant de se voir proposer d’incarner la maman de Marcel Pagnol, car c’est un monstre sacré. En plus, ce sont des personnages qui ne sont pas si lointains. Mais Christophe, avec sa générosité et son plaisir de raconter des histoires, a rendu ces personnages totalement accessibles et il a créé une famille très tendre. D’ailleurs, avec les autres acteurs, notamment Guillaume de Tonquédec et François-Xavier Demaison, on ne se connaissait pas, mais nous nous sommes tout de suite reconnus, comme si cette famille existait déjà. Nous avons une formation théâtrale. On aime chercher les mots, on aime trouver une totale harmonie et ce tournage est vraiment un excellent souvenir. Vous avez aussi réalisé votre propre court-métrage… C’est exact. C’était il y a quelque temps maintenant, mais j’ai envie de réaliser le second, car c’est assez génial d’écrire. Lorsque j’écris, je pense toujours à la manière dont cela va être interprété par les comédiens. Donc, ce n’est pas très loin de mon métier ! Vous avez récemment déclaré que vous aimez faire du vélo à Bruxelles, parce que Paris est devenue une ville insupportable… J’ai dit cela parce que j’ai eu la chance de faire du vélo à Bruxelles et je trouve que c’est une ville qui est vraiment faite pour les deux roues, alors que c’est toujours très compliqué à Paris. Je sais qu’il y a une volonté de développer les pistes cyclables, mais quand on fait du vélo à Paris, il faut au moins avoir huit yeux : c’est comme être une mouche, il faut regarder en permanence autour de soi pour voir où le danger va surgir ! Propos recueillis par Yannick Urrien. La 8e édition du Festival de Cinéma et Musique de film de La Baule s’est déroulée le premier weekend de juillet. L’actrice Mélanie Doutey était l’une des nombreuses vedettes invitées et nous l’avons rencontrée à cette occasion. Bilan positif pour le Festival de Cinéma et Musique de film de La Baule
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